Des frétillements du côté de chez Roir ! En effet, Boom In The Night de feu les Bush Tetras, a effectué un fracassant retour dans toutes les bonnes crèmeries après une sortie initiale en 1995.
Formation phare de la scène post-punk-no wave-funk new-yorkaise de la fin des années 70, les Bush Tetras semblent aujourd’hui les oubliés d’une histoire ayant vu passer les ESG, Lydia Lunch, Raincoats et autres Slits à la postérité. Retour en 1977. Pat Place, jeune guitariste débarquée de son Ohio natal, rejoint les Contorsions, alors au sommet de leur popularité.
Deux ans plus tard, suite à la débandade du gang de James Chance, celle-ci assemble une première mouture des Bush Tetras comprenant déjà le batteur Dee Pop. Début 1980, le line-up se stabilise avec l’arrivée de Laura Kennedy (basse) et Cynthia Sley (chant), également originaires de Cleveland (remember Pere Ubu !). En dépit d’une carrière météorite devant s’achever en 1983, l’influence des new-yorkaises sera considérable. Et d’autant plus incontestable un quart de siècle après les faits, tant les Bush semblaient en avance sur leur temps.
Sans véritablement constituer un album, ni franchement un best of, ce Boom In The Night rassemble la majeure partie de leurs enregistrements. A savoir, deux simples ("Too Many Creeps" et "Boom") ainsi qu’un EP ("Rituals"), produit par Topper Headon des Clash, datant de 1981. Pas de trace par contre de Wild Things, compilation de prestations live captées en partie au CBGB l’année suivante. A cette époque, le mélange des sons et l’expérimentation sont dans l’air du temps.
S’appuyant sur une basse élastique, une guitare slide noisy et une batterie funky, la musique du quatuor lorgne tantôt vers un noise dansant ("Cowboys In Africa"), tantôt vers un funk minimaliste au croisement de ESG ou Young Marble Giants ("Ah Riot" ou encore "You Can't Be Funky").
Séminales, les Bush Tetras le sont tout autant que Gang Of Four. Comment ne pas voir chez elles des évidentes pionnières du mouvement rrrriot girls ou des girls bands des années 90 (L7 voire PJ Harvey …) voire du hip-hop américain naissant. Sans parler de Sonic Youth, via un hommage appuyé de Kim Gordon à "Too Many Creeps" sur "Kool Thing".
Vues au meilleur de leur forme l’an passé aux Nuits Sonores de Lyon, les Bush devraient participer au festival Les Femmes S’Emmêlent le 26 avril prochain à Paris. L’occasion de prendre une revanche bien méritée sur des Slits également à l’affiche ?
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