Premier album avec une distribution digne de ce nom pour Yann Tambour, alias Thee, Stranded Horse pour son nouveau projet, dans le sillon du précédent baptisé Encre.
Sorti chez Talitres, Churning Strides pénètre dans l’univers intime d’un artiste tourmenté et mélancolique, où chacun des huit titres de ce premier effort fait autant vibrer les amateurs de folk dépressif que le musicien ses cordes de guitare ou de kora.
La kora, instrument traditionnel africain peu connu du grand public trouve quasi naturellement sa place dans ce cadre folk et s’avère être un instrument idéal pour la musique de Thee, Stranded Horse, rappelant le "finger pinking" du Mississipi, évoquant rapidement John Hurt.
Churning Strides : huit morceaux d’un folk mis à nu, épuré et original, nous emmenant dans un monde où la poésie côtoie une musique nostalgique et triste, digne représentation de l’univers du musicien, qui cite dans ses influences les compositions de Tyrannosaurus Rex, auxquelles il rend hommage à travers la reprise "Misty Mist" référence émouvante au projet totalement psyché et peu connu du pré- T Rex Marc Bolan.
"Swaying Eel", "Fiend Over Your Knees", "Churning Strides" ou "Sharpened Suede" retiennent l’attention d’un individu déjà conquis à la cause de Thee, Stranded Horse dès les premières notes du magnifique "So Goes The Pulse".
Si votre album The Velvet Underground and Nico, usé et rayé, rend l’âme, ce premier album de Thee, Stranded Horse devrait remplacer le précieux objet, au moins provisoirement, ces dimanches matins qui sentent le café et la douche chaude.
De l’Afrique à l’Amérique et son Mississipi, Churning Strides séduit et transporte loin un auditeur attentif et sensible, dans un périple digne de la musique de Thee, Stranded Horse. Des tours du monde comme celui-ci, on aimerait en faire plus souvent. |