Comédie de Rafael Spregelburd, mise en scène de Marcial di Fonzo Bo avec Marina Foïs, Marcial du Fonzo Bo, Pierre Maillet, Grégoire Oestermann et Karin Viard.
Au Théâtre National de Chaillot, Marcial di Fonzo Bo, comédien et metteur en scène d’origine argentine, propose au public français de découvrir avec "La estupidez", un de ses compatriotes, le dramaturge Rafael Spregelburd.
Cette comédie atypique et jubilatoire, qui épingle toute la connerie et l’angoisse contemporaines, invente le road-movie immobile, tout se passe dans un motel californien, en croisant plusieurs histoires qui mettent en scène non pas la vie mais sa représentation médiatique et une forme novatrice, le sitcom théâtral.
Le talent de Rafael Spregelburd réside dans un art consommé du syncrétisme. Construite comme un patchwork, "La estupidez" mélange les genres et les registres, exploite les mythes contemporains, épingle les codes culturels pseudo-modernes, plutôt américains, véhiculés par le cinéma et la télévision et de manière patente, l’auteur affichant ses références.
"La estupidez" se révèle être une pièce cinétique qui met le spectateur dans la position d’un téléspectateur zappeur. A chacun ensuite son attitude entre la connivence sur le second degré ou la fascination addictive.
Subtilement montée dans cette dynamique du mouvement par Marcial di Fonzo Bo, le spectacle se déroule à un rythme trépidant impulsé par des comédiens survoltés.
Marina Foïs, Karine Viard, Pierre Maillet, Grégoire Oestermann et Marcial di Fonzo Bo livrent une prestation époustouflante qui relève de la performance, chacun interprétant plusieurs rôles, avec changement quasiment à vue, sur une durée de trois heures.
C’est drôle, loufoque, hyper réaliste et béédiste, divertissant et même l’entracte, à l’instar de la coupure pub à la télé, ne parvient pas à entamer l’enthousiasme du spectateur. |