Le groupe néo-zélandais, emmené par Ryan McPhun, américain exilé, backpacker passé sous de nombreuses latitudes, sort son troisième album.
A quoi se rattacher pour parler de cet album ? De la scène néo-zélandaise, on connaissait surtout le label Flying Nun et ses groupes à la pop finement ciselée. Pas grand-chose à trouver en explorant cette voix. Les Beach Boys et Animal Collective, auxquels les critiques faisaient référence pour définir le précédent opus du groupe, pas vraiment non plus.
La voix de McPhun est totalement éthérée tout au long de cet album. Quant à la musique, dans l'ensemble, elle est ici plus synthétique que sur le précédent album du groupe Sea Lion, dans une veine à la Hot Chip saupoudrée de world music. Alors on pense avoir repéré une pincée de David Byrne pour quelques saveurs sud-américaines, une touche de Yello, une larme de Björk sur "Cinco", ou encore un soupçon de Yebo ! d'Art of Noise.
Mais si les épices sont bien là, par contre, on peine à définir les ingrédients principaux. Une mousse, un velouté, un mille-feuilles ? En tout cas, quelque chose de bien trop léger pour donner de la consistance à cette galette. A l'écoute de ce disque qui, on peut lui reconnaître cela, ne ressemble pas aux autres, on en vient à penser que les paroles et les ambiances ont été privilégiées au détriment de la musique. Problème de production ou manque d'inspiration musicale ? Quoiqu'il en soit l'ensemble peine à convaincre. On se retrouve avec une maison sans fondements, comme la maison du premier petit cochon qui s'envole dès que le loup souffle dessus.
Un disque d'ambiances. Un disque pour les atterrissages en douceur. Un Fight Softly auquel l'esprit combatif fait cruellement défaut. |