Originaire de Glasgow, Haight Ashbury est un trio jouant un mélange de blues de folk et de rock psychédélique. Le nom du groupe est une référence au quartier hippie de San Francisco, ainsi qu'à la musique psychédélique dont ils tirent une de leurs influences principales. Ils livrent un rock sauvage agrémenté par des chœurs mystiques sur des arrangements intemporels.
Les voix des chanteuses sont douces et nous cajolent avant que l'on se fasse gifler par un gros riff de guitare. Jennifer Ashbury chante et frappe sur les fûts, Kisrty Heather Ashbury chante et joue de la basse, tandis que Scott James Ashbury (le seul mec du trio) joue de la guitare et de la sitar. Le style très efficace joue sur le contraste entre son brut et détail finement ciselé. Parfois, ce sont des grosses guitares massives qui font un mur du son sur lequel s'appuient les voix féminines. La moindre dissonance est placée juste là où il faut pour ajouter plus de vigueur.
Une certaine nostalgie se dégage de cet album, des relents d'un certain passé rock woodstockien s'échappe par volute entière, mais là où écouter un groupe de l'époque peut vite devenir d’un chiant, le trio sait envoyer la sauce quand il le faut. Les riffs blues ont beau être classiques, les arrangements et les effets sur les voix rendent l'ensemble résolument moderne. Un mélange entre un gros blues rock bourru avec des arrangements subtils et un chant cosmique et lancinant. On pense à du Brian Jonestown Massacre, à Jesus and Mary Chain ou encore aux Vaselines. Le disque est vraiment trippant, mais je me demande ce que cela vaut en live. Sont-ils capables de retranscrire ces ambiances spatiales mêlées à des riffs cradingues sur scène ? Dans le doute, je ne peux que conseiller ce disque. Un excellent premier album, entre folk excité et rock psychédélique. |