"Riot Grrrl is feminism with a loud happy face dotting the i." (Newsweek)
"Atomic tourist, A Life In Search Of Power, Found My Test Site, Made A Rituel Of Emptiness. Wanna Walk To, Walk Off, The Edge Of My Own Life, Doom Town, Bright Flash, This Body Is A Souvenir"
Si nous étions vulgaires, nous dirions que les filles de Sleater-Kinney (Carrie Brownstein, Corin Tucker, Janet Weiss) en ont… Et pas que du courage, pour continuer, contre vents et marées, après un hiatus de dix années entre le tendu et presque expérimental The Woods et cet électrique, explosif No City To Love. Dix années de presque silence, entre série télévisée (Portlandia) et projets parallèles (Quasi, Excuse 17, The Corin Tucker Band, Wild Flag) mais on retrouve le groupe quasiment intact, toujours porté par ces convictions politiques, on rapprochera même parfois trop facilement Sleater-Kinney au mouvement Riot Grrrl (Bikini Kill, Bratmobile, L7…) auquel il ne se limite pas et par ce rock / punk assez particulier et héritier du "grunge", forcément inscrit dans une époque (le milieu des années 90 en gros).
No Cities To Love est porté par l’absolue envie des trois musiciennes de rejouer ensemble (condition sine qua non de la réunification du groupe) et donc par leur nécessité de mettre en musique de manière percutante si possible, des sujets importants (le pouvoir, l’argent, la place des artistes dans la société, la récession). Plus facile à aborder que The Woods, à la fois frais comme un presque premier album mais avec la bouteille et l’expérience d’un groupe qui joue avec plaisir ensemble depuis vingt ans, ce disque est un excellent mélange entre puissance, audace et mélodie. L’absence de bassiste est une force. Sleater-Kinney s’appuie en effet largement sur des amplis bien à fond, sur un jeu musclé où les riffs de guitares et les voix s’entrecroisent, se superposent, tressent une même ligne directrice et se marient (fusionnent) à merveille.
"No outline will ever hold us" "It’s not a new wave, it’s just you and me."
C’est costaud, politisé et féministe mais les Américaines, au sommet de leur art osons le dire, n’oublient jamais le versant mélodique, véritable valeur ajoutée à leur musique. Presque inespéré, ce No cities To Love pourrait très bien être le meilleur de la discographie, déjà impeccable, du groupe.
Un printemps décidément capricieux mais quelques jours de beau temps avant un nouveau déluge. Ici c'est un déluge de musique, spectacles ou livres qui nous attend.
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