Quelle belle idée ! Collecter des instruments du monde entier, chercher à comprendre les cultures auxquels ils appartiennent, apprendre à en jouer, adapter ces instruments à ses propres modes de jeu (comme transformer des guitares…) pour finalement composer une musique qui, même si elle possède une certaine force évocatrice, ne s’inscrit pas forcément dans des univers purement traditionnels.
Grand voyageur, pas si éloigné d’un ethnomusicologue ou d’un organologue, Stephan Micus traverse depuis le début des années 70 les différentes régions du monde (Afrique, Asie, Europe Orientale, Moyen et Extrême orient...) comme une exploration intime (une recherche d’équilibre personnelle et une source d’inspiration musicale) à la quête de sons et d'instruments, prenant le temps d'en apprendre les moindres secrets, affectionnant le re-recording, les superpositions sonores.
Nous pourrions craindre un musicien hippie, aux aspirations utopistes, gentiment dingos. Mais même si Stephan Micus est un compositeur à part, c’est certain, sa musique est toujours très belle. Inland Sea est dans la même veine que The Garden Of Mirrors (1997), Towards The Wind (2002), Athos (1994), Darkness and Light (1990)… On y retrouve cet hymne au monde, à la philosophie musicale, ces moments intenses et poignants, cette force méditative, grave et spirituelle. On traverse des déserts, des fleuves rugissants, des monastères, des villages à la rencontre de peuplades imaginaires. On rêve beaucoup comme rarement, on voyage, on pense. A écouter les yeux fermés et le cœur serré… |