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Régine Zylberberg  (Editions Flammarion)  janvier 2010

Régine Zylberberg : le nom n'évoque sans doute rien au grand public. "Appelez-moi par mon prénom" dit-elle, titre de ses mémoires parues en 1999.

En effet, le prénom seul tilte davantage. Régine, c'est la reine de la nuit, l'inventeur de la discothèque et du DJ, l'avant-gardiste qui a lancé le twist en France, la chanteuse populaire de "Les p'tits papiers" et de "La Grande Zoa", la fondatrice de l'association SOS Drogue International qui n'a pas hésité à participer à une aventure de l'extrême, celle de "La Ferme Célébrités 2", avant de devenir officier de la Légion d'Honneur.

En 2010, Régine, octogénaire qui n'a pas renoncé à sa touffe capillaire carotte, et pousse encore la chansonnette, son dernier opus, "Régine's Duets", est sorti l'année dernière, n'en finit pas de ressasser sa vie et de décliner ses mémoires.

Après "Appelez-moi par mon prénom", "Mes p'tits papiers" en 2004 sous forme de lettre ouverte à sa petite fille, "Moi, mes histoires" en 2006, voici "A toi Lionel, mon fils...", quatrième mouture sous forme d'une lettre ouverte à un fils mort, un fumeur intensif, huit paquets par jour, décédé fort logiquement d'un cancer du poumon qu'elle veut singulier et unique : "Ce livre, c'est ma tentative de décryptage, pour te dire qui je suis vraiment. Il n'a rien à voir avec les trois autres que j'ai précédemment publiés et que tu avais qualifiés d'ouvrages de midinette".

Décryptage d'une vie dans laquelle ce fils, avec qui elle entretient des rapports passionnés et passionnels, ne trouve pas sa place, une place qu'il n'est d'ailleurs pas prévu qu'il ait. Lucide, Régine raconte que sa propre enfance, une enfance "sans famille", émigration, séparation des parents, mise en pension chez des étrangers, a conditionné son avenir, ses besoins et son ambition.

Et en lisant son récit, structuré sous une forme quasi thématique qui en accentue le côté redondant, force est de comprendre et de donner raison aux récriminations de son fils qui lui reproche son manque de disponibilité, son égocentrisme, ce qui aujourd'hui ressortit à l'épanouissement personnel qui prime tout, ses choix de vie et même son argent, qui acceptait mal d'être "fils de", tout en sachant venir taper dans le tiroir-caisse maternel.

A l'origine, une grande anxiété, sans doute, qui en fait une hyperactive, surnommée dès l'époque précaire de la boulangerie paternelle puis du troquet de Belleville "la toupie tournante", qui n'aurait jamais pu se contenter d'une vie de femme et mère au foyer et un besoin irrépressible d'être aimée, et à défaut de proches, d'être aimée de tous ("Moi, je me suis choisie, j'ai fabriqué ma propre famille : les grands noms, la fête, les paillettes... Je suis devenue la célébrité que je voulais être. Etre reconnue dans le monde entier, et plus qu'être admirée, être aimée.").

Le bilan : côté amical, quelques belles figures comme Françoise Sagan, côté sentimental, un grand amour disparu trop tôt et un amour maladroit et douloureux pour son fils unique. Côté carrière, malgré quelques bouillons financiers dont elle dit avec humour qu'ils lui ont permis de faire le tri entre les amis affichés, une réussite magistrale dans le monde de la nuit et du show business, 23 cabarets ouverts en 20 ans dont le principe repose sur un concept malin, ne jamais en supporter le financement, qui fédèrent les têtes couronnées, le gotha du capitalisme libéral, les intellectuels de toutes obédiences, les people et toute la jet-set - le name-dropping qui fonctionne à fond est à ce titre édifiant - un beau succès dans la chanson, des velléités laborieuses au cinéma dans les années 70-80 et des rencontres ratées avec le théâtre.

Et sans doute, comme elle paraît "inoxydable", n'est-ce pas fini, puisqu'elle indique "lorsque j'entends le mot retraite, je ne vois [donc] pas de quoi il s'agit". En projet, une comédie musicale autobiographique, "La Lumière de Belleville", dans laquelle son rôle sera tenu par sa petite fille. Tout un programme.

Bien qu'écrivant vouloir lever le masque d'imperturbabilité derrière lequel elle se protège depuis toujours, ce masque qui aujourd'hui est physiquement gravé dans sa chair, Régine ne lève pas totalement le voile. Ou plutôt contribue à sa propre légende. Mais qu'importe.

 

MM         
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Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Roqya" de Saïd Belktibia

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"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
"Amal" de Jawad Rhalib
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"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

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"Je ne suis pas un héros" de Eric Ambler
"Après minuit" de Gillian McAllister

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"L'embrasement" de Michel Goya
"Nouvelle histoire d'Athènes" de Nicolas Simon

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
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"Mort d'un libraire" de Alice Slater
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"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
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