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puce L'Empire du Nénuphar
Paul-Loup Sulitzer  (Editions du Rocher)  septembre 2011

Paul-Loup Sulitzer, plus jeune PDG de France en 1967, self-made man qui a fait fortune en vendant des gadgets fabriqués en Extrême-Orient et ne cesse depuis de s'autocongratuler, est depuis 1980 un auteur à succès puisque ses livres, toujours stratégiquement placés en tête de gondoles, connaissent tous des tirages impressionnants.

Plus du million d'exemplaires en France, quand certains exceptionnels prix Goncourt ne dépassent pas les 500 000, 30 à 50 millions à l'international, ce qui le place, par exemple, entre le "Da Vinci Code" de Dan Brown (82 millions) et "Millenium" de Stieg Larsson (45 millions).

Alors, chapeau bas et surtout honte à toi lecteur qui ne connaît pas encore cette plume prolifique, d'ailleurs à plus d'un titre : 35 romans à ce jour à raison parfois d'une livraison bisannuelle et pas des opuscules de cent pages mais de copieux pavés.

Mais rien n'est perdu pour celui qui ne veut pas mourir idiot et découvrir enfin l'auteur que Frédéric Beigbeder a oublié dans le top 100 de son "Premier bilan après l'apocalypse" puisque paraît un nouvel opus intitulé "L'Empire du Nénuphar".

Enfin l'auteur c'est vite dit, et surtout pas écrit. Car il faut s'entendre sur les mots puisque Paul-Loup Sulitzer appartient à cette catégorie d'auteurs dont la plume ne sert qu'à signer l'ouvrage écrit par un nègre littéraire, pardon un "collaborateur", catégorie pour laquelle il invente la qualification de "metteur en livre".

Cela étant, ce paragraphe gratuitement perfide n'empêche pas que le nègre, pardon le collaborateur, puisse avoir du talent. Hélas, en l'occurrence, le talent n'est pas au rendez-vous ce qui est d'autant plus surprenant que le but du recours au nègre, pardon au collaborateur, est de pallier à l'indigence du metteur en livre. Or, ce livre fort de 450 pages tombe des mains et pas seulement en raison de son poids physique.

Présenté comme "le 1er thriller trempé dans la finance chinoise dans lequel Paul--Loup Sulitzer, spécialiste mondial de la Chine, initie avec humour le lecteur un univers dont on ignore quasiment tout", ce roman qui est à la littérature, ou plutôt au roman de gare, ce que les cymbales de fanfare ou d'orchestre militaire sont à la musique classique occidentale, ne tient pas ses promesses.

D'abord sur le côté initiatique sur l'Empire du Milieu, le lecteur avisé en apprendra tout autant sinon plus avec wikipédia. Ensuite, en ce qui concerne l'intrigue, si la trame est alléchante, son traitement est totalement insipide et met en scène des personnages dépourvus non seulement de toute consistance psychologique mais également de toute tangibilité.

Voici donc le pitch : Franz Cimballi, que les fans de Sulitzer connaissent bien puisqu'il s'agit du personnage principal de son premier roman "Money", devenu depuis le héros récurrent du cycle Cimballi, vient d'essuyer un terrible revers financier qui ne lui laisse en poche qu'un million de dollars. Or, il doit honorer sa devise qui est "Make money".

Et si la crise n'a pas épargné sa petite entreprise - une banque bio qui favorisait le commerce équitable et l'agriculture biologique - elle n'a pas entamé le capital confiance de celui qui, "ancien danseur étoile de la finance, nouveau maître de ballet du trafic routier et maritime", voit en la Chine le nouvel eldorado qui n'attend que lui pour se faire plumer. Car Cimballi mégalomane parlant de lui à la troisième personne comme Alain Delon ne doute de rien ("Masqué, l'empereur Cimballi gravira les marches qui mèneront au nouveau trône du Dragon").

Et il ne manque pas d'idées que d'autres ont eu avant lui : "la nouvelle route de la soie, version pacifique" avec l'exportation de textiles chinois bio qui envahiront les ports européens, le commerce d'antiquités, puis le renouvellement du parc immobilier style "Bouygues Construction Chine"... Le hic est que les Chinois, dotés d'une mafia ancestrale, les fameuses triades, ne sont pas les indiens du Nouveau Monde et que "le gâteau chinois appartient aux Chinois".

Or qu'en est-il sur le papier ? Une narration descriptive aussi nerveuse qu'un encéphalogramme plat qui n'est jamais dans l'action mais dans le récit, qui pâtit lui aussi d'un manque de crédibilité et surtout de suspense qui pourrait, comme dans le cas des deux best-sellers précités, compenser le peu d'intérêt littéraire d'une écriture impersonnelle et factuelle. Ainsi, par exemple, alors que chacun connaît les imbroglios qui peuvent survenir quand un français veut faire renouveler sa carte d'identité en France, le héros de Sulitzer crée des sociétés d'économie mixte en Chine en une phrase.

Alors, le lecteur tenace, assidu et dépité d'avoir déjà ingurgité en vain une centaine de pages, veut se rassurer en se disant : "Euréka mais bon sang c'est bien sûr du second degré ! En effet : "Avec humour" est-il précisé. Mais point davantage d'humour.

Ou un humour instillé à dose homéopathique qui n'est pas forcément universel. Ainsi, évoquant les méthodes musclées des triades : "Chang en a déjà fait les frais, il a été enlevé et torturé par des hommes de main. Il a perdu un ongle". Un autre exemple, pour la route, s'agissant des chevaux de course : "Les résultats des courses ? Je crois bien qu'ils s'en moquent comme de leurs premiers fers."

En conséquence, une lecture réservée aux fans ultimes de Sulitzer. Pour les autres, une économie de 20,90€.

 

MM         
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