Comédie de Sylvain Meyniac et Manuel Gélin, mise en scène de Catherine Marchal, avec Manuel Gélin, Enora Malagré, Cyril Couton, Jessica Boro et Xavier Letourneur.
Les dictons, adages et proverbes sur le thème de la vérité sont légion comme les pièces sur les vices et vertus de son contraire, le mensonge qui, depuis le théâtre classique constitue un des ressorts de la comédie et du boulevard.
Sylvain Meyniac et Manuel Gélin renouvellent la proposition dans leur partition intitulée "A vrai dire" avec un argument original officiant dans le genre de la comédie romantique en hybridant fable dystopique et post-vérité illustrée dans le cadre d'un microcosme amico-familial.
Cette combinaison s'avère difficile à mettre en oeuvre - et en texte – ce que traduit la mise en scène de Catherine Marchal qui n'aurait pas pâti d'un vent de folie. Cela étant, les comédiens jouent le jeu pour entraîner le spectateur dans un monde qui serait celui d'un Eden ne connaissant pas le mensonge où la pratique permanente et sans filtre de la vérité rend les relations abruptes tant pour la convivialité que pour l'ego.
Et où, subitement, le jour de son anniversaire et de sa tentative de suicide raté, Sam, peintre sans talent (Cyril Couton) découvre, à l'aune d'un "fiat lux", le principe de la réalité déformée. Et, plus simplement, le mensonge qui, associé à la crédulité de son entourage, corollaire de la vérité, va changer sa vie notamment pour conquérir la belle Marie (Enora Malagré) dont il est amoureux transi.
Ainsi, devient-il le précurseur de la peinture abstraite courtisé par sa belle-soeur galeriste (Jessica Borio), le mentor de son frère publicitaire en panne d'inspiration (Xavier Letourneur) et le pourvoyeur de "fake news" de son ami présentateur de journal télévisé (Manuel Gélin).
Ce qui donne des situations cocasses pour un divertissement sans prétention même s'il n'est pas dépourvu de portée satirique.
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