Deux films sont sortis au cinéma en octobre et ont le même sujet : retracer les années de présidence de George W. Bush.
Being W.
Réalisé par Karl Zéro et Michel Royer (octobre 2008, avec : George W. Bush, Karl Zéro, Lambert Wilson)
Karl Zéro en France a signé avec Michel Royer le film Being W. (que l’on pourrait traduire par "Dans la peau de W.").
Comme ses précédents opus sur Jacques Chirac et le président actuel, le film compile images d’archives en les illustrant de voix off ; le plus souvent dans le but de mettre en avant le burlesque, le ridicule, l’incongru.
W. - L'improbable président
Réalisé par Oliver Stone (octobre 2008, avec : Josh Brolin, James Cromwell, Ellen Burstyn)
Oliver Stone, lui aussi, est un habitué des présidents historiques contemporains : il a déjà signé JFK et Nixon.
C’est donc naturellement que ces deux réalisateurs ont dû s’intéresser à ce président, qui aura sans doute influé fortement sur l’Histoire. Les deux films racontent la même chose, avec les mêmes anecdotes, et forcément, la même chronologie.
Mais le parallèle s’arrête là. Car la différence majeure entre les deux oeuvres, c’est le point de vue qu’il s’en dégage.
Being W. nous montre l’image que l’on a déjà de Georges W. Bush : drôle, risible, on se moque de cet homme qui, selon nous, ne devrait pas occuper cette fonction.
W. s’attache un peu plus à l’homme d’avant son premier mandat, donc sur sa genèse d’homme politique. Mais là où beaucoup attendaient d’Oliver Stone un critique acide de ce président, il en ressort une impression inattendue : durant tout le film, on voit Georges Bush travailler, réfléchir avec ses conseillers, prendre des décisions dans les arcanes du pouvoir et de la Maison Blanche.
En fait, les deux oeuvres sont comme les deux faces d’une même pièce de 25 cents : un côté face vu du public et un côté pile avec les coulisses.
On n’imaginait pas vraiment ce président en plein travail, en pleine résolution (ou provocation) de crise : Oliver Stone nous le montre. Par contre, tout le monde connait le Bush et ses gaffes : Being W. nous démontre par l’image que cet homme est bourré d’humour et pourrait faire du one man show.
Les deux films sont intéressants, même si celui de Karl Zéro est plus palpitant, car il joue sur l’humour avec un point de vue européen.
Le plus troublant est la conclusion des deux films : quel que soit le point de vue adopté sur l’homme et son parcours, force est de constater que ses deux mandats ont changé la face du monde, et que ce qui est fait ne peut être défait.
Et ça, ce n’est ni drôle, ni de la fiction. |