Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Fantin- Latour - A fleur de peau
Musée du Luxembourg  (Du 14 septembre 2016 au 12 février 2017)  Paris

Le Musée du Luxembourg reçoit une exposition consacrée à Henri Fantin-Latour, peintre dont le nom ne vient certainement pas spontanément, ni même après réflexion, à l'esprit du grand public quand est évoquée la peinture de la seconde moitié du 19ème siècle.

En effet, bien que contemporain de Degas, Manet, Courbet, Cézanne et Monet, il ne figure dans aucun des mouvements d'avant-garde et signe, selon un critique de l'époque, "une peinture qui ne fait pas de bruit" et peine à retenir l'attention.

Ce que confirme la monstration intitulée "Fantin-Latour - A fleur de peau", organisée par la Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais et le Musée de Grenoble, en collaboration avec le Musée d’Orsay prêteur de la moitié des oeuvres présentées, conçue sous le triple commissariat de Laure Dalon, conservateur à la RMN, Xavier Rey, conservateur au Musée d’Orsay, et Guy Tosatto, directeur du Musée de Grenoble.

Elle se déploie selon un conventionnel parcours chronologique, toutefois dépourvu d'éclairage didactique, en sections au titre elliptique, tel "Ambitions et innovations", et un accrochage classique réalisé par Etienne Lefrançois et Emmanuelle Garcia.

Fantin-Latour, des bouquets de fleurs et des gens "peints comme des pots de fleurs"*

Bien qu'annoncée comme rétrospective, l'exposition constitue une monstration monographique, dès lors qu'a été volontairement, et fort peu logiquement, exclu une catégorie d'oeuvres, celle du portrait de commande, alors même que sont présentées, et comme fleurons du peintre, celles ressortant à la nature morte consistant essentiellement en des bouquets de fleurs qui sont au coeur d'une abondante production commerciale à destination de sa clientèle anglaise.

Formé par un père peintre portraitiste, puis élève à l'École des Beaux-arts, Fantin-Latour manifeste un vrai talent de copiste ("J'ai commencé par copier les maîtres, puis la vie"), de l'ambition ("Je veux faire des chefs d'oeuvre") et des limites "techniques" ("Je ne sais pas assez pour faire ce qui me plairait").

Aussi oeuvre-t-il essentiellement dans deux genres mineurs au regard de la hiérarchie picturale, le portrait et la nature morte, qui, au demeurant, auraient pu soutenir un propos plus dynamique sur le mode analogique pour tenter de décrypter une peinture en marge des tendances de son temps, bien qu'inscrite dans la veine ambiante du réalisme, sans verser dans une béatitude hagiographique consistant à le qualifier d"'incarnation de l’artiste nouveau".

D'une précision de botaniste propre à enthousiasmer les amateurs de compositions florales, ses bouquets de fleurs frais et colorés, de facture décorative, pour d'aucuns sont la traduction d'une méditation contemplative, voire, comme pour le commissaire Xavier Rey, "la captation de l'énergie vitale des fleurs".

S'agissant du portrait, et si, de la posture romantique du peintre au pinceau en chemise blanche au gros plan fiévreux et introspectif, ses autoportraits, registre qu'il a abondamment pratiqué, s'avèrent placés sous un réalisme figuratif très expressif, rien de tel pour les portraits de tiers dits "intimistes" en qu'ils concernent les proches du peintre et notamment sa belle-famille, son épouse et sa soeur.

Ils répondent aux mêmes codes stylistiques d'une neutralité objective caractérisée par l'austérité tant des physionomies impassibles, portraits posés dans des attitudes figées dépourvues du souffle de vie et des tenues puritaines, la toilette des femmes ne découvrant aucune once de peau autres que celle du visage et des mains, que par la palette de noir-bruns assourdis, avec la disparition des quelques touches de couleur des premières toiles.

De même facture, ses quatre portraits de groupe - "Hommage à Delacroix", "Atelier aux Batignolles", "Un coin de table" et "Autour du piano" - vont lui valoir la considération de ses contemporains.

Dans ces toiles de grande dimension considérées comme des manifestes esthétiques sacralisant respectivement Delacroix, les Impressionnistes, les Parnassiens et les Wagnéristes, Fantin-Latour, raillé par le très caustique Edmond de Goncourt qui le qualifie de "distributeur de gloire aux génies de brasserie", retrace des événements fictifs.

En effet, ils résultent d'un assemblage de portraits posés individuels sans incarnation alors que Fantin-Latour y figure dans certains en prenant soin de s'y représenter de manière très différenciée dans une atttude d'artiste qui se singularise comme un intrus au regard de ce qui peut paraître une assemblée de bourgeois compassés.

La fin du parcours s'avère inattendue, twistée par une production marginale traitée dans la section "Fééries", césure radicale avec les précédentes, avec l'incursion de Fantin-Latour dans la scéne de genre et des peintures dites d'imagination", dont le pinceau, sous couvert de représentation mythtologique ("Ariane abandonnée"), d'allégorie symboliste ("La nui") ou d'illustration de wagnériennes scènes opératiques ("La Finale de la Walkyrie"), s'aventure dans le nu féminin.

Et surtout, le discret "Enfer", avec des nus patents de baigneuses ("Au bord de la mer") et de femme lascive ("Le réveil") en regard de quelques photographies licencieuses d'époque dont Fantin-Latour était un collectionneur assidu puisque son fonds comportait au moins les 1500 pièces conservées au Musée de Grenoble et pudiquement évoqué dans le texte de salle comme un nécessaire répertoire de modèles pour "pour un homme pudique et exigeant tel que lui" et "en un temps où il pouvait être difficile de trouver des modèles" vivants...

 

* dixit le peintre lui-même

 

En savoir plus :

Le site officiel du Musée du Luxembourg

Crédits photos : MM (Plus de photos sur La Galerie)
avec l'aimable autorisation du Musée du Luxembourg


MM         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 12 mai 2024 : Après les ponts vient la pluie

Un printemps décidément capricieux mais quelques jours de beau temps avant un nouveau déluge. Ici c'est un déluge de musique, spectacles ou livres qui nous attend.
Pensez aussi à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Following the sun" de Alexis Valet
"Batist & the 73'" de Batist & The 73'
"El magnifico" de Ed Harcourt
"Big anonymous" de El Perro Del Mar
Petit coup d'oeil sur le Festival Paysage Pop #2
"Until now" de Gabriel Pierre
"A kingdom in a cul-de-sac" de Ha The Unclear
"Dysphorie" de Intrusive Thoughts
"Family affair" de Kokopeli
"La balade sauvage" de Nicolas Paugam
"Korzéam" de Thibaut Wolf
"Folk tales of today" de Two Magnets
et toujours :
nouvel épisode du Morceau Caché intitulé "Session de rattrapage 6"
"Le souffle de l'Hybris" de AA & Les Oneiroi
"Murmuration" de Darius
"Creatures lies" de Isolation
"On ne sait jamais" de Jéhan
"Newcastle" de Prudence Hgl
"Colliding spaces" de The Everminds
quelques clips : Comédie Noire, Hermetic Delight, Gogojuice, Cosmopaark, l'Ambulancier, No Money Kids

Au théâtre :

les nouveautés :

"L'affaire Rosalind Franklin" au Théâtre de la Reine Blanche
"Un mari idéal" au Théâtre Clavel
"Chère insaisissable" au Théâtre Le Lucernaire
"La loi du marcheur" au Théâtre de la Bastille
"Le jeu des ombres" au Théâtre des Bouffes du Nord
et toujours :
"Capharnaüm, poème théâtral" au Théâtre de la Cité Internationale
"Jean Baptiste, Madeleine, Armande et les autres" au Théâtre Gérard Philipe
"Majola" au Théâtre Essaïon
"Mon pote" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Tout l'or du monde" au Théâtre Clavel
"Dans ton coeur" au Théâtre du Rond Point
"Du pain et des jeux" au Théâtre 13 Bibliothèque
"Vernon Subutex" au Théâtre des 2 Rives
"37 heures" au Théâtre la Flèche
"Fantasmes" au Théâtre La Croisée des Chemins
des reprises :
"Rembrant sous l'escalier" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Roqya" de Saïd Belktibia

"L'esprit Coubertin" de Jérémie Sein
et toujours :
"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"De sable et d'acier" de Peter Caddick-Adams
"Je ne suis pas un héros" de Eric Ambler
"Après minuit" de Gillian McAllister

"C'était mon chef" de Christa Schroeder
"L'embrasement" de Michel Goya
"Nouvelle histoire d'Athènes" de Nicolas Simon

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=