Trois ans après Un homme aborde une femme, Fabienne Jacob est de retour avec Ma Meilleure Amie, fidèle aux éditions Buchet-Chastel, un ouvrage dans lequel elle sonde la construction de soi à travers l’amitié féminine.

Dans un appartement surnommé Campo, trois jeunes provinciales romanesques mais pas romantiques partagent tout. Un esprit littéraire et libertaire souffle sur la petite communauté de femmes. Il y a là Rosie la solaire, Sambre l’amie charismatique et Helga la narratrice. Auprès de Sambre, Helga se trouve souvent gourde et inconsistante. Sans ardeur ni lumière.

Aussi, quand un beau jour Sambre claque la porte de Campo, Helga se sent démunie devant l’enclos de solitude qu’elle devra désormais habiter. Première difficulté, vivre sa vie sans modèle. Après les puissants et joyeux idéaux de jeunesse, Helga cherchera et trouvera comment s’inventer sans la grâce de personne.

Seul défaut de l’ouvrage, ses seules 208 pages qui s’avalent très rapidement, limitant le plaisir de lectures à quelques courtes heures de lecture. Une fois encore, l’auteure sait trouver les mots justes pour nous parler, non pas des aléas de la colocation mais de l’insouciance de la vie étudiante. Ma Meilleure Amie est un superbe roman sur l’amitié, sur l’amour mais surtout sur le temps qui passe, sur ce qu’il advient et de ce que le temps nous fait perdre de vue.

C’est un formidable roman sur l’émancipation, la construction de soi et la dure confrontation de la réalité. L’ouvrage nous rappelle qu’une vie, c’est beaucoup de souvenirs, de rencontres, c’est aussi des lieux importants, des hommes et des femmes importantes, des parents et des amis. C’est aussi des chagrins et des joies, des moments immortalisés sur des photos, des gens qui partent et d’autres qui restent.

Voilà donc de quoi parle ce très bel ouvrage de Fabienne Jacob, un ouvrage qui pourrait réveiller certains souvenirs chez vous car on a au final tous quelqu’un que l’on a perdu de vue, se demandant ce qu’il a bien pu devenir.