Spectacle conçu et mis en scène par Richard Demarcy, d’après Alice au pays des Merveilles et autres récits de Lewis Caroll, avec Ugo Broussot, Antonio Da Silva, Tina Fall, Nicolas Le Bosse, Alfa Ngau Domingas et Yilin Yang.
La Compagnie du Naïf théâtre n’a peut-être jamais aussi bien porté son nom à l’heure où elle nous présente sur la scène du théâtre du Grand Parquet ses "Fantaisies pour Alice".
Un nouveau spectacle qui fait la part belle à l’imagination et à la fantaisie et qui se construit là où siègent nos rêves : là où la logique ne signifie rien, là où un bébé est en fait un cochon, là où l’on joue au cricket avec des flamands roses…. Car, après tout, qu’est ce que la naïveté sinon la capacité à manifester simplement et naturellement ses idées et ses sentiments ?
Quand on s’y laisse aller : que de volupté, que de découvertes et de magie… Décrire la réalité comme on la voit et on la rêve ; c’est ce qu’a fait Lewis Caroll avec son personnage d’Alice, ces Fantaisies en sont l’illustration : l’interprétation théâtrale inspirée et émerveillé d’un homme (Richard Demarcy) séduit par la magie des mots et de l’évasion.
Le Lièvre de Mars, le Loir éveillé-endormi, le Ver à soi (e), le Lézard acrobate : brillants insensés, absurdes logiques, ils font vivre à la jeune Alice un voyage inoubliable sous une terre protéiforme : labyrinthe de porte, terrain d’inondation, ou toile d’araignée géante… Ces animaux insolites parlent, chantent, baragouinent et surtout glissent dans le non-sens avec délectation et sérieux.
Au son de morceaux contemporains, c’est un véritable jaillissement qui a lieu sur scène : des costumes improbables et originaux, des chants et des discours incongrus -on peut, à cet égard, seulement regretter les nombreuses références anglaises, qui, quoi que souvent traduites, n’apportent pas forcément quelque chose au récit et laisseront sans doute quelques petits dubitatifs - et des personnages déjantés (Nicolas Le Bosse particulièrement hilarant) adeptes de double sens et de mots-valises, qui déclament soudain : "Tout flivoreux vaguaient les borogoves. Les verchons fourgus bourniflaient." .
On est, au bout du compte, tout simplement appelé à rêver et à croire que nous n’aurons jamais amie plus fidèle, plus généreuse et plus féconde que notre imagination.
Un spectacle, bien entendu tout public, peut-être même encore plus profitable aux adultes, qui se réjouiront de voir ressurgir cette part d’imaginaire et de rêves que les enfants possèdent déjà… |