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Cinémathèque française  Du 29 août au 24 septembre 2018

Dans le cadre de la Rétrospective Leo McCarey du 29 août au 24 septembre 2018, la Cinémathèque française projetait "Ruggles of Red Gap (Extravagant Mr Ruggles)" précédé de deux courts métrages accompagnés au piano par Serge Bromberg : "Mighty like a mouse (Le Mari à double face)" de Leo McCarey et "Big Business (Œil pour œil)" de James W. Horne.

"Big Business (Œil pour œil)"
Réalisé par James W. Horne. Etats-Unis. Comédie. 1929. 19 minutes. Avec Stan Laurel, Oliver Hardy et James Finlayson.

"Mighty Like A Moose (A visage découvert)"
Réalisé par Leo Mc Carey. Etats-Unis. Comédie. 1926. 23 minutes. Avec Charley Chase, Vivien Oakland, et Charles Clary.

Mercredi 29 août 2018, on a beaucoup ri à la Cinémathèque française. Il y avait Laurel et Hardy, anarchistes en diable, forces de destruction absolues qui démontaient une maison et saccageaient un jardin avec une énergie qui faisait plaisir à voir.

Il y avait Charley Chase qui courait dans tous les sens pour échapper à sa femme. Sans savoir que sa femme essayait aussi de lui échapper. Bien sûr, si ces deux-là courent, c’est pour mieux se retrouver.

C’était des cavalcades, des gags en pagaille, un goût de la transgression furieusement communicatif qui se répandait dans la salle. Un rire qu’on doit au génie comique des acteurs, mais aussi à la mise en scène libre et élégante de Leo McCarey, à qui l’on rendait hommage ce soir-là.

Dès "Mighty like a mouse" (1926), on retrouve ces couples qui se fuient et se cherchent sans le savoir, de part et d’autre d’une porte, comme dans "The awful truth", dos-à-dos, à l’image du couple des deux Elle et lui, qui se réunissent, enfin, pour qu’on puisse espérer que tout finisse bien.

Sous les rires, il y a aussi la mélancolie qui sourd : les rendez-vous manqués, les mariages qui se défont, la vie qui passe, au son de quelques notes de piano ou au détour d’une promenade à deux, la dernière des deux vieillards de Make way for tomorrow.

Mais, puisque cette soirée était placée sous le signe du rire, c’est Mr Ruggles qui a ouvert le bal.

"Ruggles of Red Gap (L'extravagant Mister Ruggles).
Réalisé par Leo McCarey. Etats-Unis. Comédie. 1934. 1h30. Avec Charles Laughton, Charles Ruggles, Mary Boland, Zazu Pitts et Effie Floud.

Une ouverture impeccable, comme on pouvait s’y attendre de la part d‘un majordome de cette qualité. Un bon domestique - anglais, cela va de soi - sait parer à toute éventualité.

Il connaît son maître mieux que lui-même ; il sait avec quelle cravate assortir un complet de flanelle gris perle, et quelle paire de guêtre accompagnera le mieux les chaussures de ville. Avec lui, jamais le thé ne sera servi froid. Il règle les problèmes avant même qu’ils ne se posent. Bref, un homme d’exception et de talent.

Mais il y a des choses auxquelles même le meilleur des majordomes ne peut se préparer. Etre perdu au poker par son maître en fait certainement partie. Voici donc Ruggles (Charles Laughton), dont la famille est au service de celle du comte de Burnstead (Roland Young) depuis des générations, amené au cœur d’un territoire inhospitalier et sauvage, où l’on porte des complets à carreaux, vocifère dans la rue et se soucie comme d’une guigne des distinctions sociales : Red Gap, Washington D.C.

Ruggles se frotte au problème le plus épineux de sa carrière sans tache : transformer Egbert Floud (Charles Ruggles), amateur de bière et de chansons, en un parfait gentleman. A moins que ce ne soit Ruggles qui, au contact du nouveau monde, ne commence à envoyer valser canne et chapeau melon…

Le premier ressort comique de "Ruggles of Red Gap", de Leo McCarey, réside dans l’opposition entre Angleterre et Amérique, ancien et nouveau monde. La caricature - raideur toute british de Charles Laughton vs infantilisme d’Egbert - fait merveille dans ce Paris de la Belle Epoque où commence l’action. Le film mêle ainsi un humour bon enfant au pince-sans-rire britannique, offrant des moments de comiques assez wodehousiens, entre non-sens et vaudeville.

Ce qui semble amuser plus encore Leo McCarey, c’est le déraillement de Ruggles, majordome impeccable qui se laisse séduire par les joies de la vie américaine, et entraîné malgré lui dans des situations extravagantes.

Gardien de l’élégance européenne, il n’arrive jamais à asseoir son autorité sur Floud, qui lui échappe en permanence. Si Ruggles est partisan de la ligne droite (conformité, hérédité et traditions), Egbert est plutôt un homme du virage, qui dévie en permanence de sa course pour trouver, au détour d’une rue, de quoi s’amuser.

Leo McCarey se concentre de plus en plus sur le visage de son héros, qui s’anime à mesure que le film progresse, et que l’émotion gagne. C’est un visage qui s’ouvre à l’amour, incarné par Zasu Pitts, grande actrice du muet.

C’est la découverte de la vie en communauté, une vie joyeuse, portée par des fêtes et des rires. Leo McCarey dépeint avec tendresse cette ville encore un peu sauvage, où les hommes ressemblent à des cow-boys, et où les distinctions parisiennes, incarnées par la vigoureuse Effie Floud, ne parviennent guère à s’implanter.

L’étranger qu’est Ruggles finit par jouer un rôle fondamental dans cette société qui l’accueille à bras ouverts. Il n’incarne plus uniquement la vieille Europe, il est le rappel vivant des espoirs portés par les Pères fondateurs : faire de l’Amérique une terre d’abondance, où chacun naît libre et égal.

Dans l’une des plus belles scènes du film, les clients du bar s’interrogent sur le discours d’Abraham Lincoln à Gettysburg. Que disait-il déjà ? Le garçon passe, interroge tout le monde au cours d’un élégant plan-séquence où s’enchaînent les saynètes comiques. Ces mots de Lincoln, tout le monde les a oubliés.

C’est un étranger, Ruggles, qui les connaît. A lui qui n’est pas né dans un monde d’égaux, les mots du Président vont droit au cœur. Il les répète à ses amis, simplement. A travers ce discours, Ruggles se découvre homme ; mais il fait bien plus : il recrée autour de lui une unité un peu oubliée.

Il dit ce que doit être l’Amérique, ce que chacun doit préserver. Un rappel qui résonne, de manière douloureuse, dans l’Amérique contemporaine.

 

Anne Sivan         
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"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
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