Trois albums déjà, il serait peut-être temps que l'on jette une oreille plus attentive sur la musique de Pokett, parisien d'adoption qui vient donc de sortir Three Free Trees. Sous ce drôle de titre se cache un petit concept amusant, en hommage... à lui-même !
En effet, ce nouvel album placé, vous l'aurez deviné, sous le signe du chiffre 3 est à la fois un hommage à ce troisième disque mais aussi aux 3 ans écoulés depuis le précédent, à ses 33 ans tout juste révolus et peut-être quelques autres secrets renfermés dans cette pochette en 3d (lunettes fournies) contenant un 33 tours en bon vieux vinyle d'une durée de 33 minutes 33. Mais pour rassurer les malheureux qui n'ont pour écouter de la musique qu'un lecteur de cd, ou pire un lecteur de mp3, un cd est fourni et les mp3 sont disponibles également en téléchargement lors de l'achat.
Pour venir enfin au contenu de cet alléchant contenant, sachez que le ramage se rapporte au plumage et les 9 (3 fois 3 évidemment) chansons pop folk qui le composent sont tout aussi élégantes.
Que le mot folk d'ailleurs ne soit pas pris au sens d'une musique un peu mollassone qui ferait la part belle à des textes que l'on ne comprendrait pas. D'abord, on comprend les textes et les mélodies sont très travaillées et les arrangements riches, dans la lignée d'un Elliot Smith dont Stéphane Garry ne se cache pas des influences.
Quand aux titres les plus énergiques comme "Livin' In Here", on pense forcément aux Lemonheads ou aux Anglais de Family Cat, les guitares se faisant plus acérées, influence sans doute des sympathies de Garry pour quelques groupes à guitares, précisément, et pas des moindres, Iron Maiden ou Kiss en tête, reprenant même parfois dur scène le "Ace of spade" de Motorhead.
Immédiate et efficace, la pop de Pokett fait mouche et rassérène. A mille lieux d'une folk geignarde qui voudrait régner en maître, Three free trees est un album maîtrisé à découvrir d'urgence par les amateurs de belles mélodies soyeuses et énergiques. Ce n'est pas si courant. |