Le DustLane Tour de Yann Tiersen s’arrête à l’Elysée Montmartre ce soir.
Pour commencer, Lonski and Classen, deux Berlinois qui assurent la première partie sur l’ensemble de la tournée. Déjà deux albums au compteur pour cette formation minimaliste composée d’une guitare/chant et d’une batterie qui annoncent la couleur : un subtil mélange mélodique et rythmique. Une voix qui fait mouche et qui cristallise l’attention des spectateurs.
Si les premiers morceaux distillent une jolie pop, un tantinet convenue, rapidement le groupe prend ses aises et l’inventivité musicale fait son apparition : à base de breaks, de jeux de batterie à contretemps et de mélodies obsédantes. Le duo fait mouche et la voix mélodieusement claire du chanteur attire indéniablement les regards. Une très belle découverte !
La personne qui tient le stand merchandising m’explique que le second album, qui est sorti en 2009, est très proche de ce qu’on a entendu ce soir.
Je décide, sur ses conseils, de l’acheter : peut-être une chronique à venir ?
Je dois bien avouer que le dernier concert de Yann Tiersen auquel j’avais assisté ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable. Je l’avais trouvé tiraillé entre la volonté de plaire et de présenter sa nouvelle production musicale.
Dès l’entrée sur scène, le contraste est saisissant : la formation, à géométrie variable, comporte 6 à 12 musiciens : le noyau dur est composé de deux batteries !
Guitare, clavier, basse et Yann Tiersen au violon, guitare, clavier et voix. Sur cette base vient se greffer un chœur de 2 à 6 chanteurs, installés sur la droite de la scène.
L’architecture des morceaux est très cohérente : Yann Tiersen lance en solo la mélodie, les rythmiques interviennent conjointement, la seconde guitare et le clavier peuvent alors entrer en scène. La mélodie s’efface alors discrètement derrière un jeu en "nappe" qui n’est pas s’en rappeler certains morceaux de Mogwaï. Le son puissant occupe l’espace de l’Elysée Montmartre. Par moment la mélodie reprend élégamment ses droits mais s’en jamais revenir totalement au premier plan, elle reste comme ancrée dans les variations rythmiques qui défilent.
Je trouve Yann Tiersen beaucoup plus à l’aise que lors de la dernière prestation que j’avais vue. Il a trouvé ses marques et orchestre à merveille la progression des morceaux. Je surprends, aux détours d’une conversation dans le public, des nostalgiques qui regrettent le Yann Tiersen d’Amélie Poulain. Mais au vu des sourires et des regards, je ne crois pas me tromper en annonçant que la grande majorité des spectateurs présents ce soir sont surpris et ravis de ce qu’ils écoutent. Pour ma part, il n’y a pas photo, j’aime beaucoup !
Seule minuscule ombre au tableau : un premier rappel qui intervient beaucoup trop tôt, après à peine plus d’une heure de concert. 2011 serait une bonne année pour arrêter les faux rappels en concert. |