"Ce sont ces limbes, cette frontière entre le monde du tangible et de l’intangible, qui sont vraiment le royaume de l’artiste" Federico Fellini
Il y a quelque chose d’unique dans ce disque du compositeur Jun Miyake, et qui traverse toute cette trilogie, quelque chose d’intensément fou, de vertigineux presque. Il y a quelque chose qui rappelle l’univers fantasmagorique fellinien. Un kaléidoscope aussi.
Et si le cinéaste Italien était un magicien de l’image, le compositeur, arrangeur et producteur japonais Jun Miyake est un magicien de la musique, jouant du pouvoir de la musique sur l’imaginaire et de la projection imaginaire sur la musique. Jun Miyake sort depuis 30 ans des albums innovants qui débordent d'idées, mélangeant de manière passionnante un grand nombre d’esthétiques différentes : jazz, musique classique, rock, folk, cabaret et musiques traditionnelles. Une véritable richesse musicale et transversale.
Ce troisième acte est tout aussi foisonnant, sans jamais être roboratif ou démonstratif, ce qui est une des grandes qualités de ce disque. Et puis participent également à ce Lost Memory Theatre – act.3 : Lisa Papineau, Vincent Segal, Dhafer Youssef, Arto Lindsay, Cosmic Voices, Vincius Cantuaria, Bruno Capinan, Melvin Gibbs… Les musiques tourbillonnent, se télescopent. On croise aux détours des mélodies Nino Rota, l’Espagne, Kurt Weil, le Brésil, les Balkans, l’Argentine.
Et puis il y a cette écriture, savante, aiguisée. Jun Miyake n’est pas esclave d’une esthétique ou d’un genre, il est définitivement libre. Et que cette liberté est belle, prenante, émouvante, dansante.... Absolument remarquable.
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