Passage obligatoire en plongeant un peu dans son univers en remontant aux sources ou en tout cas, pour ma part à mes premiers souvenirs de cette artiste du nord en commençant par l'écoute de ce merveilleux morceau tourné lors d'un festival néerlandais en 2007 en duo avec Nina Kinert : "My lover will go".

Surfons ensuite en 2013 sur cette sublime reprise du morceau de Julie Miller : "All my tears" (Live 2018), morceau qui fut tout aussi superbement repris quelques années plus tôt par Skye du groupe Pur-Sang sur son précédent EP solo au titre éponyme.

Revenons-en à notre belle suédoise et cette reprise qui fait le lien avec son précédent album Leave me Breathless (2017) qui fait lui-même écho aux Rarities (2013).

Bien qu'Ane Brun ait été très occupée ces dernières années par la sortie de multiples chansons et albums, ceux qui la suivent de plus près auront remarqué quelque chose d'inhabituel dans le travail de cette artiste toujours productive et innovante : elle n'a pas sorti de projet depuis l'album acclamé When I'm Free, sorti en 2015, qui l'a propulsée au sommet des charts tant dans sa Norvège natale qu'en Suède, sa patrie d'adoption. Le 18 novembre 2015, elle (re)passa par l'Alhambra à Paris et je me souviens encore des frissons qui parcouraient mon dos pendant sa performance de l'un de mes morceaux préférés : "Miss you more".

De plus, si l'absence de nouveautés était masquée par ses activités diverses et collaborations, la largesse de son retour est manifeste : le 30 octobre 2020 est sorti After The Great Storm, son huitième album. Il est présenté comme un album électronique qui nous emmène directement vers son neuvième album, How beauty Holds The Hand Of Sorrow, plus acoustique et qui sort le 27 novembre 2020.

Les seize titres de ce double opus sont empreints de ce qui fait Ane Brun : son amour des rythmes, les mélanges de style musicaux, les textes d'une finesse émotionnellement accrue et quelques ballades qui ne sortiront pas de votre têtes tels que le magnifique "Don't run and hide" ainsi que "Honey".

Un univers lointain et proche du tragique se dessine, dès qu'on lance le titre "Last breath" et l'excellent "Closer".

La première partie touche à la tête et à la raison, la deuxième tranche en plein cœur et progresse sans aucune mesure vers tous les vaisseaux et vecteurs émotionnels qui constituent tout mélomane qui se respecte rien qu'en écoutant "Trust".

Mon attention fut également tournée vers le morceau "Breaking the surface" qui résonne comme une prière faite à soi-même portant vers un espoir de partage plus grand qu'on pourrait le penser.

Alors si j'ai percé votre curiosité à travers quelques mystères, prenez le temps d'écouter tranquillement son œuvre et revenez-nous en faire part ici ou ailleurs.

La tournée de cette année est évidemment reportée à cause du contexte Covid-19 mais nous aurons certainement plaisir à retrouver Ane Brun dans son éternel rendez-vous à l'Alhambra le 6 novembre 2021 !