Les frères Olof Dreijer et Karin Dreijer Andersson sont suédois et ont atteint la notoriété en tant que mentors et exécuteurs du projet The Knife, dont le quatrième album original Silent Shout (2006) a été acclamé internationalement dans les milieux indie-electro.
Fever Ray est le nom du plus récent projet en solo de Karin qui vient de signer un album homonyme et dont l’écoute permet d’identifier tout de suite quelques-uns des aspects les plus caractéristiques du son de The Knife : sections rythmiques et mélodiques assurées par les synthétiseurs dans un registre très électro des années 80, manipulation digitale et électronique de la voix de Karin, absence presque totale d’instruments conventionnels (guitare, basse, batterie).
D’un autre côté, Fever Ray nous permet aussi d’insinuer que Karin représente le côté le plus mélancolique de The Knife, car on pressent tout au long de l’album une triste nostalgie qui se manifeste dans les paroles et le rythme des musiques et qui contraste avec la joyeuse ironie des travaux signés par le duo suédois.
Le tout résulte très bien et présente une homogénéité esthétique de grande beauté. Des musiques comme "If I had a Heart", "Seven", "Triangle Walks", "The only Time I Know" ou "I'm not Done" font partie des plus belles ballades électro que j’ai entendu ces derniers temps. Les sonorités dominantes se situent dans une ligne électro-pop d’ambiance et m’évoquent des références telles que Soft Cell, Alphaville (tombé dans l’oubli), et la très contemporaine Björk. Cet album est un des plus beaux accompagnements pour les moments de mélancolie. |