La mélodie, le fleuve et la nuit
(Kuroneko) août 2022
D’abord, il y a un titre pour cet album du franco-québécois Jérôme Minière, un titre superbe qui aura une ribambelle de titres à découvrir avec plaisir. Un titre que l’on découvre à l’écoute de la deuxième piste du disque, "Détour", qui oriente l’album sur ces trois axes, ces trois repères.
C’est toujours un plaisir de retrouver Jérôme Minière qui en est déjà à son douzième album studio, accueilli pour la deuxième fois sur le label Objet disque de Chevalrex. De nouveau, l’artiste nous propose de superbes textes, en ambassadeur de la langue française qu’il est.
Quatorze titres sont présents sur cet album enregistré à Montréal où Jérôme Minière a fait le choix d’être accompagné pour ce disque alors qu’il avait fait le choix de rester seul pour le précédent. Bienvenues sont les cordes de Guido del Fabbro, la guitare de Joseph Marchand Mihalcean et la batterie de José major. S’ajoutent aussi la présence de l’ingénieur du son Pierre Girard pour le mixage et d’Albin de la Simone pour des claviers et même des percussions grâce à un instrument hybride.
Dès le premier titre, "Cairo", on entre ou on découvre l’univers de Jérôme Minière, porté par de très belles mélodies et des textes saisissants. La dimension cinématographie de l’album apparaît rapidement pour un disque qui nous raconte des histoires, parfois accompagné comme sur les titres "Ta maison" (avec Françoiz Breut) ou "La nuit américaine" (avec Ngabo).
Sur cet album, l’artiste mêle la simplicité pour nous toucher plus facilement comme sur le titre "Le son du temps qui nous dépasse" mais il nous propose aussi un album d’une grande richesse musicale. On trouve sur le disque des titres rythmés, presque façon hip-hop ou l’auteur utilise le "parlé" au lieu du "chanté".
A l’opposé, d’autres titres brillent par la mélancolie, soulevant des élans de nostalgie, autour de titres folks plutôt dépouillés dans lesquels l’artiste évoque des souvenirs. Cette nostalgie maîtrisée s’appuie aussi sur des ambiances funk et électroniques, tout autant qu’elle côtoie aussi les années 70 et 80. Jérôme Minière ne s’impose aucune limite musicale, allant même à la rencontre de sonorités africaines et brésiliennes, toujours en adéquation avec les textes qu’il propose.
C’est donc un très joli album de pop que nous propose Jérome Minière, très agréable à écouter pour un moment de tranquillité et de plénitude.
Entre 2 tours de scrutin, il reste du temps pour découvrir notre sélection culturelle hebdomadaire. Cette semaine, c'est aussi le retour des sessions Froggy et ça fait plaisir !
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