On croyait le groupe psyché post-hippies Kula Shaker bel et bien disparu des bacs de disques pour se voir confiner dans les bacs de soldes, mais il n'en est rien. Tel un phénix, le groupe de Crispian Mills renait de ses cendres. Après une pause de quelques années, où les musiciens se sont essayés à des projets divers et des succès discutables, trois des membres originaux reforment le groupe et par là même, en profitent pour composer de nouveaux morceaux en 2007.
Pilgrims Progress est donc le deuxième album de l'an 2 de la formation anglaise, et on peut dire à la première écoute, que la révolution musicale n'est pas passée par là. Certes, le titre d'ouverture, "Peter Pan RIP", dont on peut voir la vidéo sur internet, est un titre de bonne facture, mais il manque le truc qui en fait un grand morceau. Mélodie lancinante, avec cordes dont l'intro n'est pas sans rappeler "Eleanor Rigby" du fameux quatuor liverpuldien. On attend la cavalerie pop à chaque changement, un titre un peu trop prévisible à mon goût. "Modern Blues", troisième morceau, pourrait sortir tout droit de la bande original d'Austin Powers. Les quatre garçons plus trop dans le vent ont replongé dans le psychédélisme, mais cela ne gâche pas l'intérêt de ce titre exécuté comme un grand classique du genre, une marque de fabrique.
S'ensuivent une série de ballades sans grand intérêt, voire crispantes, dont l'apogée est "Ruby", un gros morceau de guimauve indigeste. Vient ensuite "Figure It Out", où le groupe se caricaturerait presque, on y retrouve un soupçon d'influences indiennes au loin, néanmoins ce titre est assez accrocheur. Une bonne réalisation qui rappelle les bons moments passés, dans les années 90, avec ce groupe. L'album se clot par "Winter's Call", une sorte de digression Led Zepplinienne, plutôt convaincante, même si elle surprend.
Pilgrims Progress n'est clairement pas ce que Kula Shaker aproduit de meilleur, difficile d'être entièrement séduit par ce disque, certaines parties sont très dispensables. Pour les fans, les purs et durs, sachez que le groupe décline la sortie de ce disque en plusieurs versions, dont une limitée à 300 exemplaires, comprenant un vinyle et un T-Shirt inédit. |