“Tape dans tes mains, dit yeah” !!! Voilà un programme qui donne envie d'être suivi…et plutôt deux fois qu'une.
Sous ce nom incitateur à la limite du racoleur, se cachent des new yorkais qui commencent sérieusement à faire parler d'eux, avec ce premier album sobrement intitulé, Clap your hands say yeah.
Indie pop, indie rock, rock alternatif, noisy pop… les qualificatifs se succèdent en fonction des modes, mais seule reste la musique : une pop rock racée, cajoleuse, entraînante, intimiste, extravagante, efficace. Les rythmes alternent groove et mélodie avec une fraîcheur caractéristique aux jeunes groupes.
Si la comparaison avec Arcade Fire est inévitable (ils viennent du même coin, Brooklyn et connaissent le même début de carrière), Clap Your Hands n'est pas un simple clone de plus sur le marché. Le groupe nous livre 12 titres homogènes et complémentaires.
Après une intro digne d'une fête foraine kitsch et décalée, Clap Your Hands Say Yeah fait vibrer une basse rondelette et précise avant que ne se pose le chant aérien et légèrement nasillard d'Alec Ounsworth. Un timbre de voix ressemblant fortement à celui de Thom Yorke de Radiohead, qui transporte vite dans l'univers du groupe. Un univers fait sonorités enfantines ("Sunshine and clouds"), de rythmiques robotives: ("This skin of my yellow country teeth; is this love"), ou de pop travis-ienne ("In this some on ice").
Si l'influence de la pop anglo-saxonne est évidente, Clap Your Hands est définitivement un groupe américain quand il dépasse ce simple cadre pour expérimenter, oser les mélanges, varier les plaisirs et ne pas se limiter au chant d'action, souvent limité, de cette pop définitivement trop repliée sur elle-même.
Un voyage d'une quarantaine de minutes au sein d'une musique qui semble constamment hésiter entre l'enfance et l'âge adulte, et qui décide alors de rester brillamment entre les deux… |