Il y a des disques qui s’imposent dès les premières écoutes, d’autres dont on pense qu’ils ne sont pas faits pour nous. Il y a des disques qui aux premières écoutes ne nous parlent pas vraiment mais qui se révèlent ensuite à nos oreilles.
C’est le cas précisément ici avec Time is color du pianiste Cédric Hanriot accompagné d’Elie Martin Charrière à la batterie, Bertrand Beruard à la basse et Days à la voix. Aux premières écoutes donc la musique de Cédric Hanriot, mélange de jazz, de musiques urbaines, de pop-rock, de soul, de hip-hop qui, si elle est bien maîtrisée laisse plutôt indifférent. Rien de foncièrement mauvais mais rien qui accroche vraiment non plus, une certaine tiédeur en somme.
Pour autant, petit à petit l’oiseau fait son nid et on trouve de plus en plus de qualité à ce disque : un sens mélodique, du groove et des dynamiques marquées, des univers variés et cohérents, un son, une écriture. Et les facilités ("Come as you are" / "Teardrop" reprise de Nirvana et Massive Attack par exemple) qui sonnaient comme de grossières évidences s’estompent.
C’est le concept du temps qui traverse tout ce disque et comme son nom l’indique le temps chez Cédric Hanriot, ce n’est pas de l’argent mais de manière plus poétique c’est des couleurs : la musique née du moment, les atmosphères, les humeurs définissent des couleurs, les couleurs donnent des impressions, des textures, un grain.
Si la synesthésie peut être considérée comme véhicule d’extase dans Du côté de chez Swann de Marcel Proust, elle participe finalement ici à un beau moment de musique.
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
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