Ce soir là j'ai vu des poussières d'étoiles étinceler sous les projecteurs rien que pour elle, des roadies attendris s'asseoir en tailleur rien que pour elle, des centaines d'yeux ne briller rien que pour elle...
…Elle, c'est une grande dame de la musique, touchante, élégante, toute de douceur habillée. Malgré son presque demi-siècle ni sa voix ni son visage n'ont pris une ride... Et sa si belle voix on la suivrait jusqu'au bout du monde...
...Elle, c'est Suzanne Vega, ambassadrice de la Pop-Folk dont les tubes planétaires résonnent depuis plus de 20 ans sur les ondes radio et qui ont forcément effleurés vos oreilles...
Suzanne Vega et sa guitare folk "seulement" accompagnée pour sa tournée par Gerry Leonard (musicien de l'ombre avec un grande carrière musical, notamment guitariste pour David Bowie rien que ça) avec ses guitares électriques pour colorer et sublimer le tout.
Pas de première partie ce soir, mais ceux qui avaient la chance d'être là ne le regrettent pas, même si ce fut un peu court, ces instants furent magiques. Le billet ne donnait pas seulement droit d'aller assister au concert de Suzanne Vega mais aussi de goûter au rêve le temps d'une soirée.
Suzanne aime parler de ses chansons, communiquer avec le public, même si son français est moins bon que celui de Gerry, c'est charmant ! Nous expliquer qu'une chanson a été écrite pour un homme rencontré en Angleterre alors qu'elle rentrait aux USA et que ce dernier lui a offert en échange... son bandana !
Qu'un morceau de son nouvel album est dédiée à New York, cette ville qui nourrit son inspiration et qui "prend l'argent directement dans vos poches". Qu'une autre chanson intitulée "Pornographer's Dream" fait allusion à la nudité agressive que les médias nous offrent alors qu'il est plus sexy, stimulant et excitant de garder un peu d'intimité, de mystère et quelques vêtements pour cacher – un peu – son corps.
Et que lorsque qu'elle met son chapeau, nommé "Frank's hat", c'est en l'honneur de morceaux mentionnant Frank Sinatra.
Ce nouvel album est vraiment dans la lignée de sa carrière, belles ballades, belles mélodies, toujours agréables et suaves à écouter, on surprend parfois quelques sublimes lignes de bossa nova.
Autant Suzanne est impeccable à la guitare avec son fameux picking (technique de "jeu au doigt"), autant Gerry est prodigieux en "son clair" et seulement quelques légers effets, le tout est très bien équilibré et ne fait aucunement ressentir le manque d'instruments de soutien.
La grande dame nous gratifiera de deux rappels, sous l'enthousiasme de son public – pourtant majoritairement sage et assis – qui ira jusqu'à se lever pour l'acclamer. En bref un concert vraiment magique et sympa et bien sûr l'émotion d'écouter en live à domicile le fameux et toujours aussi efficace "Luka" ainsi qu'une sublime version accapella de "Tom's diner" avec la participation du public... tutu tuduuu, tutu tuduuu, tutu tudutututuduuuuu... Frissons garantis !
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Ce soir là j'ai vu des personnes irrespectueuses se lever n'importe quand, souvent même au milieu des chansons, faire plusieurs allers-retours en gênant les autres spectateurs et bien sûr les artistes dans cette atmosphère tranquille et intime, pour aller se ravitailler en boissons alcoolisées et revenir chargés de gobelets ou bien satisfaire leur besoin de nicotine.
Et pour dire, Suzanne Vega elle même fut un peu déçue de cette soirée et avoue gentiment avoir eu du mal à se concentrer parfois dans son blog dédié à sa tournée : "The show last night was good but a bit weird, as people kept getting up and leaving, some of them to get drinks and coming back and others just, well, leaving. All through the show. So it was hard to concentrate with this stream of people coming and going, and marching up and down the aisle." (source : web.mac.com/suzannevega/)
Et oui un petit coup de gueule pour moi, il en faut bien un de temps en temps, quand on arrive plus à se passer de bière ou de clopiner pendant ne serait-ce qu'une heure trente, cela devient une addiction pathologique.
Alors soit on s'aide soit même, soit on se fait aider, il existe des sites institutionnels, des numéros gratuits, des associations, et des professionnels de la santé pour cela. Bref, même si cela n'a concerné qu'une minorité de personnes ce soir là, il faudrait leur rappeler aussi que lorsque l'on va voir un concert on n'oublie pas son cerveau posé à coté de la télévision, ici pas de télécommande pour reculer, accélérer, zapper, mettre en pause mais que du live, que du bonheur ! |