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Marco Ferreri  mai 1973

Réalisé par Marco Ferreri. France/Italie. Comédie dramatique. 2h05 (Sortie mai 1973). Avec Marcello Mastroianni, Ugo Tognazzi, Michel Piccoli, Philippe Noiret, Andréa Ferréol, Solange Blondeau, Monique Chaumette et Bernard Ménez.

Du "film scandaleux ", on se souvient parfois plus du scandale que du film même. La polémique les entoure d’une certaine aura ; ce sont des films à part, des films qu’on ne regarderait pas impunément.

Ce sont aussi, bien sûr, des tournants dans l’histoire du septième art : ils ont su appuyer là où la société avait mal, montrer des corps comme on ne les avait jamais vus, revendiquer une liberté d’’expression nouvelle…

Mais, le parfum de soufre une fois éventé, que reste-t-il de ces films ? Aller voir en salle "La Grande Bouffe" suscite deux interrogations : le film est-il toujours scandaleux ? Que reste-t-il de l’œuvre cachée derrière la polémique ?

"La Grande Bouffe", on le sait déjà peut-être, est le type même du film scandaleux. Et il ne manqua pas de faire parler de lui, en cette année 1973 où il fut présenté au Festival de Cannes (l’année de "La Maman et la putain", autre film à scandale d’une infinie beauté, que l’on peut retrouver durant la rétrospective Jean Eustache qui se déroule actuellement à la Cinémathèque française). Parler est d’ailleurs un terme un peu faible, car si l’on en croit les images d’archives, le film a surtout suscité des cris et des invectives.

Qu’il y-a-t-il donc de scandaleux dans "La Grande bouffe" de Marco Ferreri ? L’histoire est d’une redoutable simplicité. Quatre hommes se réunissent pour plusieurs jours dans une grande maison bourgeoise.

Chacun occupe une place privilégiée dans la société : Michel (Michel Piccoli) travaille avec succès dans le monde de l’audiovisuel, Marcello (Marcello Mastroianni) est pilote d’avion, Philippe (Philippe Noiret) est magistrat. Ugo (Ugo Tognazzi), cuisinier de son état, se charge de préparer les mets que les quatre compères dégusteront durant leur séjour.

Le film commence de manière assez joyeuse. On retrouve, de Marco Ferreri, l’humour à la limite du grotesque. On sent la jubilation du cinéaste italien à affubler Michel Piccoli d’un justaucorps moulant ou à mettre en scène son acteur fétiche, Marcello Mastroianni, en véritable caricature du lover italien, avide de sexe et de nourriture. Philippe Noiret, quant à lui, est transformé en créature poupine, infantilisée par son entourage.

Il y a quelque chose de rabelaisien dans ces truculentes réunions gastronomiques où les quatre amis dévorent des plats plus raffinés les uns que les autres? la cuisine était assurée par Fauchon.

La verve de Francis Blanche, célèbre comique auteur des dialogues du film, est délicieusement absurde. "Où est la farce ? ", demande par exemple l’un des personnages, désignant ainsi le rôle de bouffon que chacun joue et la préparation d’une volaille.

Mais l’issue tragique du film est très vite annoncée : "Mange ", ordonne Ugo à l’un de ses amis. "Sinon tu ne vas pas mourir ". Peu à peu, la maison se transforme en tombeau où les personnages lentement s’empoisonnent avec les mets les plus fins.

La répétition de ces festins de Trimalcion plonge progressivement le spectateur dans un malaise mélancolique ; l’étouffement le gagne à mesure que les personnages peinent à continuer leur régime, jusqu’à devenir, comme Michel, rongés de l’intérieur par la nourriture.

Comment ne pas alors voir dans cette triste asphyxie une métaphore de la société des années 1970, une société qui, semble nous dire Marco Ferreri, ne peut que régurgiter tout ce qu’elle a voulu avaler, sous peine d’en crever ?

Les personnages meurent par où ils ont péché. Mais, face à la mort, ils acquièrent une sorte de grandeur tragique. Ugo prend en main son propre suicide ; Marcello est filmé dansa un clair-obscur somptueux, son beau visage soudain grave et triste.

Mais il y a aussi Andréa Ferréol, ange de bonté et de compréhension, qui vient au secours de ces hommes pour les escorter, les uns après les autres, dans la mort. Figure sainte et charnelle, elle apporte au film un certain apaisement.

Toujours scandaleux, alors "La Grande Bouffe" ? On ne saurait le dire, et au fond, on s’en moque. Aujourd’hui, le film ne choque plus par son sujet ou par sa représentation des corps. Reste cependant - et c’est le plus intéressant - le portrait d’êtres à la dérive sur lesquels les murs de la maison peu à peu se referment, laissant au spectateur plus de mélancolie que d’écœurement.

 

Anne Sivan         
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# 01 avril 2024 : Mieux vaut en rire !

Edition du 1er avril, certes, mais cette édition est garantie sans blague idiote et/ou de mauvais goût. Voici donc le programme de notre sélection culturelle de la semaine. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique :

"Our decisions" de Frustration
"L'amour c'est chiant" de Vanessa Philippe
"Jaffa blossom" de Mohamed Najem
petit focus sur Lisatyd et Fishtalk
"Maurice Ravel, Complete works for solo piano" de Keigo Mukawa
"No friends no pain" de Johnnie Carwash
"Nous célébrer" de Esparto
"Don't be boring" de Dynamite Shakers
"Castèls dins la luna" de CXK

"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

Au théâtre

les nouveautés :

"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala

et toujours :
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Du cinéma avec :

"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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