C’est un premier roman que nous proposent les éditions JC Lattès avec Foulques, ouvrage d’un peu plus de deux cents pages écrit par Véronique Boulais, qui a enseigné les lettres pendant de nombreuses années avant de se lancer dans l’écriture.
Avec ce premier roman, elle nous dresse le portrait d’un paresseux moderne et questionne avec sagacité notre rapport à l’amitié, à l’amour et au temps qui passe. Ce paresseux, c’est Foulques, qui donne son titre à l’ouvrage. Pour être plus précis, il s’appelle Foulques-Marie Béranger-Castex. Abonné à ses séances de psy qui occupent son existence, c’est un célibataire oisif, obsessionnel et soupe au lait qui aime aussi dîner au restaurant.
La narratrice, elle, est une prof chahutée par ses élèves, quittée par son grand amour, tout juste réchappée d’un incendie. C’est une femme qui a la poisse, qui attire à elle les catastrophes comme un aimant. Ces deux-là se rencontrent, lui est pauvre et modeste, ils se lient d’amitié puis se brouillent.
Dix ans plus tard, ils se retrouvent. Le statut social de Foulques n’est plus le même. Foulques a hérité d’une fortune colossale, dont il fait profiter sa bande, de palace en palace, de Venise à Londres, pour le meilleur et pour le pire. Foulques ne voit plus à la dépense, il arrose ses amis de cadeaux et de voyages. Foulques va alors emmener la narratrice dans sa folie des grandeurs et elle va plutôt adhérer.
On va donc suivre, sous le regard d’une narratrice embarquée, ce drôle d’engin, autour de quatre parties, dans ses déambulations entre Londres et Venise, avec une cour de potes profiteurs qui n’ont d’amis que le nom et qui n’ont aucun point commun entre eux. Très vite d’ailleurs, des soucis de communication vont s’établir entre eux. Ils ne se comprennent pas et n’arrivent pas à communiquer entre eux. Ils sont en fait des solitaires, des courtisans réunis autour d’un être devenu riche. Foulques est en fait un homme qui souffre de solitude, qui pense que l’argent peut tout compenser.
L’œil de la narratrice, lui, nous montre de façon drôle et réaliste que l’amitié ne s’achète pas, que l’argent fausse les relations entre les individus et que la solitude est un véritable fléau difficile à combattre. Ce premier roman aura été une lecture plaisante et agréable qui ne restera pas forcément dans ma mémoire. |