"Oui, Le Président a disparu relève de la fiction – c'est un thriller – mais James Patterson et moi avons imaginé trois journées parmi les plus terrifiantes de l'histoire de la présidence. Et qui pourraient véritablement avoir lieu."

Ces mots proviennent de la bouche de Bill Clinton, l’ancien président des Etats-Unis qui a collaboré avec James Patterson, l’un des spécialistes du thriller américain qui a déjà vendu des millions de livre dans le monde. Ils publient donc Le président a disparu aux éditions JC Lattès.

Alors évidemment, la sortie d’un tel livre prend vite la dimension d’un buzz médiatique. Que peut bien valoir un livre écrit à quatre mains, qui plus est avec celles d’un président américain ? C’est en partie pour cette question que j’ai décidé de lire ce livre, sachant que je connais déjà certains écrits du maître Patterson.

Me voilà alors embarqué dans un roman de politique fiction plutôt bien foutu dans lequel on comprend vite quel rôle a pu jouer Bill Clinton, celui de donner à Patterson quelques ficelles concernant les rouages de la fonction présidentielle américaine. Du coup, cela accentue le côté réaliste de la fiction construite avec James Patterson.

On a l’impression en lisant ce livre d’être comme dans un bon vieil épisode de 24 heures chrono. Ici construit autour de trois jours de présidence, le livre est très rythmé autour de suspense, d’actions et de rebondissements. Taillé pour une adaptation cinématographique qui devrait se faire je pense, le livre s’articule autour de faits de société actuels, en partant d’un scenario catastrophe (en l’occurrence un virus se développant) qui pourrait amener la destruction de la nation américaine.

Le président américain se retrouve dans une situation compliquée dans laquelle il doit faire face à une menace terroriste. Un compte à rebours se lance et le président doit en plus affronter tous ses détracteurs politiques qui lui reprochent sa gestion de la crise. Une mesure d’impeachment contre lui et un virus qui siphonne les données numériques de l’Etat américain vont lui donner quelques sueurs froides et nous tenir en haleine tout le long du livre.

On retrouve toute l’efficacité narrative de Patterson dans ce livre auquel s’ajoute l’expérience d’un vieux briscard de la politique comme Bill Clinton. On comprend que nos infrastructures sont vulnérables et on se rend compte de la pression qui peut s’exercer sur un chef d’Etat en cas de crise majeure.

Le président a disparu est donc un livre plaisant, digne d’une bonne série télé avec néanmoins les défauts que l’on retrouve dans ces séries, à savoir l’angélisme américain et le discours moralisateur qui ne correspondent pas vraiment à l’actualité de leur président actuel.

Sans être révolutionnaire, le président a disparu est un livre divertissant, autour d’une intrigue conventionnelle mais efficace, un livre idéal pour passer l’été sur un transat au bord d’une plage.