La french touch a toujours bon ton sur la trip-hop aux accents enivrants. Libre place à Quentin Le Roux, alias Hugo Kant, qui signe sous le label Bellring son deuxième album studio The point of no return, digne représentant d'un free-jazz électro n'hésitant pas à aller piocher dans les curiosités culturelles de la musique du monde.
Electro, free-jazz, trip-hop, MC, autant de thèmes rappelant au plus grand nombre l'ingéniosité de Wax Tailor. Et nous n'en sommes pas loin, avec cependant une tonalité et une marque bien reconnaissables pour Hugo Kant, ce qui est tout à son honneur. Morceaux instrumentaux aux mélodies entêtantes, quelques guests font leur apparition dans cet album avec Kathrin deBoer, chanteuse de Belleruche, Astrid Engberg connu pour ses nombreuses contributions dont Dafuniks ou encore Mattic, ainsi que MC LostPoet, MC et journaliste californien. Le jeu instrumental n'en devient que plus fignolé, on y devine la préoccupation pour Hugo Kant de mettre en place un terrain de pleine expression pour chaque contribution au chant.
La musique, sa complexité, ses différents aspects et interpétations sont bien connus de Quentin Le Roux qui, au-delà de quelques années au conservatoire, a suivi un enseignement jazz à l'IFMP, et tout cela s'entend, se savoure au travers des nombreuses sonorités, instruments et rythmiques. La mélodie faisant mouche est omniprésente au fil des titres, enivrement garanti sous un fond de downtempo autant original que suave.
L'envoûtement s'accentue par le timbre feutré de la flûte traversière, souvent mise à l'honneur comme sur "Dr Van Helsing" qui ouvre le bal. Les ambiances voyagent, notre esprit aussi, par une multitude de sonorités qu'elles soient orientales ("It's an african jungle", "Saregana"), asiatiques ("Erhu") avec l'utilisation d'un erhu (instrument à cordes chinois), ou bien plus pêchus et groovy ("There's no need to be frightened").
Un tempo autant maîtrisé que DJ Krush, de l'instrumentation à vent aussi riche que The Fakir en trio, la dose idéale d'électro au timbre Wax Tailor, le scratch dompté par Zé Mateo de Chinese Man, autant d'ingrédients qui promettent un disque d'Hugo Kant aux ambiances tripantes tenu de ses qualités de production. |