"Une bonne nouvelle, une bonne nouvelle" nous annonce le petit poète à la voix douce et tranquille. Quelle est cette bonne nouvelle? Son 4ème album? Bien sûr.
Presque 10 ans après son 1er disque (Super en 1996), Mathieu Boogaerts, chanteur discret (au point qu'à chaque nouvel album on pense que c'est son 1er), sort aujourd'hui Michel, sa 4ème production.
12 titres de ce qu'on appelle grossièrement et communément aujourd'hui de la "chanson française". Pourtant, rien à voir avec l'extravagance de -M-, le souci du détail de Vincent Delerm ou même le quotidien que décrit (fort bien) Bénabar.
Non, 12 morceaux simples, éclairés par le filet de voix cristallin de ce nouveau poète moderne. Il y trimballe sa mélancolie (sur "Pardonne' ou "Dommage"), sa tristesse ("Ami du bâteau", "Qui va là") et tous ces entiments étranges qui vous font comme une boule au fond de la gorge.
Mis à part quelques chansons ("une bonne nouvelle", "Siliguri", "Retrouver"), les textes de Mathieu Boogaerts ne sont pas franchement guillerets. On se sent à l'écoute de cet album, comme un dimanche soir d'hiver au coin du feu, heureux mais mélancolique (le peu glorieux blues du dimanche soir). Partagé entre joie laconique et tristesse tamisée, un peu le cul entre deux chaises comme on dit. Mais sans aucuns doutes quand à la qualité de ce disque.
Les mélodies sont fines et bien ficelées, les textes personnels mais en même temps assez évasifs pour ne rien évoquer de très précis.
Un très joli disque, dont la pochette illustre parfaitement le contenu: un sentiment de détachement suggéré par le regard perdu et rêveur de M.B.
Un disque d'été, son écoute en hiver risque de filer quand même un sacré coup de blues.
Une interrogation demeure: Qui est le Michel dont parle le titre de l'album?
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