La Coursive, Théâtre Verdière
(La Rochelle) samedi 16 juillet 2011
Aux Francofolies de La Rochelle, on erre de musiciens en chanteurs ; on assiste aux concerts de stars internationales, de ceux qui façonnent désormais notre patrimoine et des artistes qui commencent à se faire entendre. Lise fait partie de cette dernière catégorie : elle était programmée samedi 16 juillet à la Coursive.
Lise, c’est un univers qui se crée avant même qu’elle n’entre sur scène. Piano noir et brillant, éclairage tamisé, fleurs de cerisier japonais. Décor minimaliste et chic, à l’instar de la demoiselle qui apparaît vêtue d’une robe noire, courte et élégante. Cette présentation si soignée constitue déjà le billet de notre voyage musical.
Lise s’assoit gracieusement, se penche sur son piano, attend. Plusieurs secondes. Puis elle tourne son visage vers le public, le regarde attentivement et entame sa première chanson, en anglais. Un miroir vertical, parallèle au coffre de son piano, permet aux spectateurs de voir les doigts de la fée musicienne pincer les cordes. La mélodie est romantique, la voix douce. Lorsque les notes se terminent, Lise se présente très humblement : "Je vais vous chanter des chansons et j’espère que ça vous plaira".
Le second morceau est plus enjoué, la voix est claire et mélodieuse : l’artiste chante la joie d’être sur la route la nuit, quand "brillent les rubis à l’arrière et les diamants à l’avant". Jolies paroles qui embellissent le quotidien.
Avant de commencer la troisième chanson, elle englobe une nouvelle fois son public d’un air rieur et taquin : "Maintenant que je suis un peu plus à l’aise, je vais vous chanter une chanson sur le trac !". Jeux de mots, de sonorités, rythme entraînant ; l’amusement est visible autant dans la chanson que de dans la manière de la jouer et de l’interpréter. Les applaudissements se renfoncent et se prolongent au fil des mélodies. Les spectateurs sont conquis et Lise semble prendre de plus en plus de plaisir. Lors de son sixième morceau, elle devient autant actrice que chanteuse et livre un charmant aveu : "Ca s’appelle "Les camions sont faits pour les amoureux" parce qu’un jour, je m’en suis rendue compte !".
Elle présente ensuite une chanson de Dominique A. ("Le cycle des mirages") et une reprise des 50 Cents. Deux registres très différents mais qu’elle maîtrise à merveille. Que le rythme soit lent ou rapide, que les notes soient aigues ou plutôt graves, que les paroles soient mélancoliques ou enjouées, Lise joue les mélodies avec légèreté et facilité comme une petite fée qui virevolterait entre les touches de son piano. On s’envole avec elle dans son univers aux sons cristallins et il n’y aura que le tonnerre d’applaudissements pour nous ramener dans la salle du théâtre Verdière.
Sensible, originale, gracieuse, radieuse, généreuse, expressive ; c’est ainsi que des spectateurs m’ont décrit cette artiste, en sortant du concert. J’ajouterais : enchanteresse. Il y a eu un voyage inattendu et certains visages arborent même l’air un peu hagard des réveils matinaux. Lise, elle, resplendit, consciente et contente d’avoir réussi son coup (de maître !). Et puis, vite, trop vite, elle disparaît de scène telle une petite fille comblée qui a peur de voir la féérie s’évanouir. Il faudra pourtant qu’elle s’y fasse : la magicienne, c’est elle et le public, envoûté, ne la quittera pas de sitôt.
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