Monologue écrit et interprété par Bruno Coppens.
"Le fond de l'ère effraie". Au-delà du jeu de mots, il y a la réalité d'une période en mouvement, un environnement en compression dans laquelle même l'idée doit toujours être davantage raccourcie, exprimée de façon toujours plus concise.
Bruno Coppens est un humoriste belge, jongleur de mots, qui a créé plusieurs spectacles seul en scène. Il a été chroniqueur en France dans l'émission de Stéphane Bern sur France Inter, mais aussi en Suisse et bien sûr en Belgique. Cela fait bientôt trente années qu'il se produit sur les planches des pays francophones.
Seul dans un bar le soir de son cinquantième anniversaire, il se prend un coup de vieux lorsqu'une jeune femme lui dit "ma mère aime beaucoup ce que vous faites". Apparaît alors le "quinqua vénere".
S'ensuit alors une cascade ininterrompue de jeux de mots et de calembours. Il évoque la solitude ("pour me sentir moins seul, j'appelle mes tartines Gérard Depardieu, car comme lui elles sont beurrées dès le matin"), les tournées ("Dans les hôtels borgnes, on ne dort que d'un oeil"), la séduction et l'épilation intégrale ("l'homme qui s'épile s'efface,... mais il réveille ce qui sous la toison dort") ou l'amour ("l'amour que je vous voue nous noue").
Même s'il invoque l'esprit de Raymond Devos en cours de spectacle, c'est plutôt un autre humoriste belge, Jean-Luc Fonck, que Bruno Coppens nous rappelle.
Le format court, le rythme rapide, impliquent une profusion qui étourdit. Là où Raymond Devos répétait ses calembours, ralentissait pour laisser à l'esprit du spectateur la possibilité de prendre possession de l'objet, Bruno Coppens choisit de montrer qu'il est en phase avec cette époque où règne le format bref, il se transforme en pilote de rallye lettré, en commando de l'aphorisme affolant où toujours le format court court.
Eric de Staercke, le metteur en scène a bien raison de faire parfois se glisser Pierre Poucet, en gargotier mélomane, derrière le clavier pour laisser le spectateur reprendre ses esprits, et Bruno Coppens son souffle.
Un exercice de style époustouflant qui devrait ravir les amateurs d'un humour dans le style de Boby Lapointe ou de Sttellla. |