Comédie de Philippe et Cédric Drumont, mise en scène par Hubert Drac, avec Julie Cavanna, Benjamin Bollen, Bernard Bollet et Hubert Drac.
Philippe et Cédric Drumont, ont choisi la cellule, lieu de prédilection pour un huis-clos sous haute tension dramatique, comme cadre explosif d'une comédie férocement drôle qui ne mâche pas ses mots intitulée "La nuit des piranhas".
Dans la cellule d'un commissariat situé dans une zone sensible de la banlieue parisienne, des clients habituels - une prostituée, un chauffard éméché et un manifestant casseur - sont sous la bonne garde d'un planton bas du front qui joue allègrement de la matraque.
Mais le commissariat est assiégé suite à une manifestation qui a dégénéré en émeute, et, confinés dans le camp retranché de la cellule à porte blindée qui va se transformer en panier de crabes, les quatre quidams, des teigneux qui ne la mettent jamais en veilleuse, se révèlent hautement toxiques et se livrent à de vraies batailles rangées en se jetant à la tête leurs (quatre) vérités bien dynamitées.
Car ils se révèlent respectivement une journaliste "fouille-merde" aux dents aussi longues que court est son short d'immersion dans un réseau de prostitution (Julie Cavanna dont le ramage se rapporte à son plumage), un homme d'affaires self-made man qui a troqué la fête des corons pour les ors de la truanderie de la République (Bernard Bollet épatant de cynisme et d'obséquiosité en beau parvenu), un pauvre petit gosse de riches reconverti en gauchiste altermondialiste (Benjamin Bollen branché sur triphasé) et un cocu dépressif rêvant de pêche et nature (Hubert Drac désopilant en pleurnichard archétypal à la Michel Blanc première manière).
Ce quatuor archétypal permet aux Drumont brothers d'épingler nombre des turpitudes et postures contemporaines et de dégonfler certaines baudruches aisément identifiables avec un humour d'autant plus décapant et jouissif qu'il s'appuie sur des dialogues perlés façon bavette bien saignante qui placent leurs auteurs en héritiers putatifs du mémorable Michel Audiard.
Ils ont également le sens du rythme comique et avec, à la mise en scène, Hubert Drac, qui n'est pas un canard sauvage né de la dernière pluie, c'est pas le genre à "faire le cake" warholien. C'est du non-stop et ça "défouraille" à 360 degrés avec des fusils à tirer dans les coins sans toutefois surabonder les effets comiques à des répliques savoureuses qui, débusquant les cons et les malfaisants, font toujours mouche.
Tous excellents, les comédiens sont au diapason de cette jubilatoire comédie de divertissement qui se pique même de rebondissements et d'un inattendu dénouement hautement "moral".
De quoi dérider zygomatiques et culs-serrés. Donc à consommer sans modération. |