Nikki Gemmell est un auteur australien vivant à Londres. Elle a déjà publié de nombreux romans publiés et traduits dans 22 langues différentes. Elle vient de sortir son quatrième roman aux éditions Au Diable Vauvert, Après, quatre ans après Avec mon corps.

Dans son dernier ouvrage, elle écrit avec une grande émotion la mort et le souvenir de sa mère. En 2015, sa mère, gravement malade, demande à ce qu’on abrège ses jours. Son entourage passe alors de l’état de choc à un sentiment de culpabilité et d’horreur. Elle n’a laissé aucune lettre laissant sa famille avec une foule de questions en suspens.

Le choix de l’euthanasie était-il un acte d’indépendance ? A-t-il été guidé par le désespoir ou la colère ? Etait-ce une ultime reprise de contrôle sur sa vie ?

C’est donc un récit que nous offre Nikki Gemmel, un récit poignant, le mot est faible, sur cette femme, sa mère, prenant une décision lourde de conséquences pour elle, pour sa fille Nikki, pour son fils et ses petits enfants.

Nikki Gemmell cherche à comprendre les raisons de cet acte, elle va nous raconter sa mère, ce qu’elle était, ce qu’elle représentait pour sa famille, les relations entretenues entre eux pour tenter de comprendre, toujours comprendre. Beaucoup de doutes vont l’envahir au cours de ses souvenirs, accompagnés de remords et de regrets.

Elle va aussi nous proposer une réflexion profonde sur l’euthanasie, cette pratique interdite dans certains pays et parfaitement légale dans d’autres. Elle nous parle de cette façon offerte aux malades de mourir dans la dignité, d’abréger les souffrances, de rompre la solitude parfois.

Sans jamais verser dans le pathos, Nikki Gemmell nous offre un ouvrage d’une grande sincérité et d’une grande honnêteté. Ses mots sont toujours d’une grande pudeur et le livre est pour elle l’occasion de rendre hommage à sa mère qu’elle ne connaissait pas si bien que cela au final.

Après être passée par diverses émotions, de la colère à la tristesse suite à l’acte de sa mère, on sent au fil de l’ouvrage une forme d’apaisement se mettre en place au cœur de l’auteur. Rien ne sera plus jamais pareil après la mort de sa mère mais elle saura dorénavant conduire sa vie différemment auprès de son mari et de ses enfants.

Après est donc un livre qui, au-delà de vous toucher, vous fera réfléchir sur les relations entre une mère et sa fille mais aussi sur l’euthanasie. C’est un livre courageux de la part d’une fille à qui sa mère manque.