C’est avec un immense plaisir que j’ai retrouvé la lecture d’Herman Koch en ce chaud mois de juin. Herman Koch est un auteur néerlandais que j’ai découvert il y a quelques années déjà avec son ouvrage Le dîner qui m’avait beaucoup fait rire à l’époque.
Herman Koch est très connu aux Pays-Bas pour ses émissions de télévision satiriques et ses chroniques dans la presse écrite. Il est aussi l’auteur de plusieurs romans, tous marqués par une ironie grinçante qui est un peu la marque de fabrique de cet auteur célébré par la critique. Le fossé qui vient d’être publié chez Belfond est son quatrième roman traduit en français. Et une fois de plus, on ne boude pas son plaisir à la lecture de cet ouvrage, toujours aussi grinçant.
Herman Koch va nous faire suivre un certain Robert, le personnage principal de son roman. Robert n’est autre que le maire d’Amsterdam, un homme aimé du petit personnel communal et respecté par les puissants de ce monde. Il est aussi un époux comblé, aux côtés de Sylvia, son épouse d’origine étrangère. Ils forment avec Diana, leur fille, une famille heureuse. Robert se surprend à savourer pleinement le sentiment d’une vie accomplie.
Evidemment, un grain de sable va remettre en cause cette belle symphonie familiale. Lors d’une soirée officielle, Robert aperçoit sa femme rire à gorge déployée avec son adjoint à la mairie, le pourtant très insignifiant Maarten Van Hoogstraten. Robert n’avait jamais réalisé qu’ils étaient si proches et même complices. Son imagination en vient à lui jouer des tours, lui laissant penser qu’il pourrait y avoir quelque chose entre sa femme et cet adjoint. Sylvia, elle, se comporte de façon on ne peut plus normale, ce qui n’est pas sans augmenter l’inquiétude de Robert à son égard.
Très vite, le doute s’installe, le fossé se creuse. Et tandis que ses parents, un couple de nonagénaires énergiques, lui annoncent leur décision de mettre fin à leurs jours, c’est tout l’équilibre de Robert et sa belle assurance qui menacent de voler en éclats.
Soupçons et paranoïa vis-à-vis de sa femme vont entraîner Robert dans une multitude de soucis et d’imagination qu’il va se faire. On le suit nous détaillant sa vie avec Sylvia (avant ses doutes) et analysant son comportement pour mieux se convaincre des agissements qu’il imagine de sa femme avec son conseiller municipal.
L’ouvrage est alors l’occasion pour l’auteur satirique de nous parler des affres de la vie conjugale tout en nous proposant une critique acerbe de notre société, comme il l’avait déjà fait dans le dîner. Herman Koch n’a toujours pas sa langue dans la poche, il nous offre même un passage croustillant sur note ancien président socialiste.
Sans réellement nous surprendre avec ce nouvel ouvrage plein de second degré, d’ironie et de satire, Herman Koch parvient à prolonger le plaisir de lecture pris par son ouvrage précédent Le dîner. On aime l’auteur pour son cynisme et sa capacité aussi à nous faire réfléchir sur des sujets de société comme la vieillesse, le racisme et évidemment l’adultère, au centre du roman. |