Je continue ma charmante rentrée littéraire aux éditions Buchet-Chastel en voyageant vers le Mexique avec le dernier livre de Juan Pablo Villalobos, écrivain mais aussi critique et traducteur. Déjà auteur de cinq livres, dont trois ont été traduits en France, Personne n’est obligé de me croire, son dernier livre a reçu le prix Herralde en 2016. Le voilà traduit en français, par Claude Bleton, et entre mes mains depuis quelques semaines.
On suit Juan Pablo, le narrateur, à Mexico au milieu des années 2000. Celui-ci reçoit une bourse pour partir suivre son doctorat à Barcelone. Il a prévu de partir avec Valentina, sa fiancée mais quelques jours avant son départ il va se retrouver embarquer par son cousin dans un réseau criminel mafieux qui va transformer son voyage en Espagne en un truculent roman noir.
Son cousin a bien l’intention de rentabiliser le voyage à Barcelone de Juan Pablo et on va alors suivre les péripéties de Juan Pablo raconté tantôt par lui-même, tantôt par sa fiancée au travers de son journal intime. A ces deux voix s’ajoutent les lettres désespérées que lui envoient sa mère et son cousin. Et ils vont rencontrer une galerie de personnages dans cette ville de Barcelone foisonnante, des personnages hauts en couleur : des truands effrayants, des Laia dont l’une est la fille d’un politicien corrompu et une enfant poète.
Le livre de Juan Pablo Villalobos n’est pas d’une grande facilité de lecture car l’auteur mêle passages complètement loufoques et passages particulièrement érudits. Les registres de langues sont variés et Villalobos multiplie les procédés littéraires. Chaque narrateur à son propre style et à cela s’ajoute un texte qui navigue constamment entre la réalité et la fiction.
Personne n’est obligé de me croire est un donc un drôle de livre mais aussi un livre drôle. C’est aussi un livre qui met à l’honneur la superbe ville de Barcelone. Mais c’est surtout un livre à mon avis particulièrement clivant qui ravira les amateurs de belle plume et d’humour noir tout en refoulant ceux qui ont du mal avec les jeux de langues et de style.
De mon côté, je reste assez circonspect devant cette lecture qui ne m’a pas laissé un sentiment inoubliable mais qui m’a néanmoins souvent mis le sourire aux lèvres. |