Spectacle de théâtre musical conçu par Nathalie Joly interprété par Nathalie Joly et Valérie Joly accompagnées par le musicien Thierry Roques.
Après sa trilogie Yvette Guibert* et "Café Polisson", Nathalie Joly poursuit son exploration, toujours par le prisme musical, de la planète femme à travers le chant de l'exil, de l'exode et du déracinement.
Elle a conçu la partition de l'opus explicitement titré "Là-bas - Chansons d'aller-retour"
en puisant dans un répertoire singulier de chansons qui, de la Grèce à Cuba en passant par l'Algérie, porte la parole des femmes dans leur vécu émotionnel et leur combat du quotidien non seulement pour surmonter l'arrachement à la terre natale mais les sujétions imposées à la condition féminine.
Et elle l'a décliné, indique-t-elle, en forme d'odyssée vocale dans son registre de prédilection, celui du parlé-chanté, sur un canevas dramatique hybride, la fiction, instillée d'éléments biographiques et de quelques compositions originales, du périple et des souvenirs de deux soeurs, Candida et Floricette nées dans les années 1930 de l'autre côté de la Méditerranée.
Deux soeurs sur scène, comme à la ville puisqu'ellle a choisi, quasi naturellement et, au demeurant, légitimement, Valérie Joly également chanteuse et formée aux chants du monde, dont les chants de pleureuses, et aux techniques vocales extra-européennes, incarnent et transmettent leur viatique sororal, les mots du coeur et les tourments de l'âme, ce qui n'exclut pas le souvenir - et l'espérance - de jours heureux.
Dans une scénographie claire de Jean-Jacques Gernolle, une esquisse de terrasse de café sous les belles lumières de Charly Thicot et avec leurs complices, Simon Abkarian qui a apporté son regard de metteur en scène, et le musicien Thierry Roques, signataire des arrangements, qui les accompagne et s'invite parfois au jeu, Nathalie Joly et Valérie Joly dispensent cette sensible mélopée mémorielle certes d'un monde d'hier qui entre en résonance avec ses avatars contemporains. |