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puce Van Gogh le suicidé de la société
Maison de la Poésie  (Paris)  mai 2004

Texte de Antonin Artaud, mise en scène et scénographie de Claude Confortès, interprété par Rémi Duhart , voix de Claude Confortès, partition percussions Vincent Bauer interprétée par Andreï Karassenko

Quelques reproductions de tableaux de Van Gogh, dont la fameuse dernière toile "les corbeaux volant au dessus d’un champ de blé", un autoportrait d'Artaud, un petit bureau, une chaise, un billot et une masse, des percussions en arrière plan. Et Rémi Duhart.

Rémi Duhart, exalté, troublant, tendu à l’extrême, transcende le texte d’Antonin Artaud "Van Gogh le suicidé de la société" dont il nous livre des extraits sous la houlette de Claude Confortès, nous restituant la colère imprécative d'Artaud et la souffrance de Van Gogh.

A titre liminaire, il faut absolument lire l’interview qu’il nous a accordé et qui éclaire tant l’homme que sa volonté de faire entendre la voix, le verbe et l'âme d’Antonin Artaud.

En janvier 1947, après neuf ans d’internement psychiatrique, Antonin Artaud visite, au Musée de l'Orangerie, la grande exposition consacrée à Vincent Van Gogh et lit un article dans la presse où un médecin diagnostique chez le peintre une schizophrénie de "type dégénéré". Il n’en faut pas plus pour qu’Artaud, génie et victime de la psychiatrie asilaire comme Van Gogh, réagisse en écrivant "Van Gogh le suicidé de la société" .

Dans ce texte véhément et inspiré, d’une hypersensibilité extrême et d’une langue puissante, il nous exhorte à réfuter le jugement de la société : "Ce n'est pas le peintre qui est fou, c'est la société qui est folle". Van Gogh a été sacrifié par l'hypocrisie et la lâcheté d'une société incapable ou effrayée de reconnaître le génie qui a inéluctablement recours à la fonction sociale de la psychiatrie pour maintenir la conformité aux normes culturelles, signe de santé mentale.

Pour les deux, êtres souffrants, l’art, écriture ou peinture, constitue un moyen de lutter contre la souffrance qui se manifeste dans tout ce qui attache, ce qui empêche, ce qui retient, notamment le corps et ses organes dont le fétide sexe pour Artaud ou le sentiment mélancolique d'impuissance de Van Gogh.

Artaud, obsédé par le corps sans organes et notamment lé fétide sexe, analyse sa pathologie comme "...un effondrement central de l’âme, à une espèce d’érosion, essentielle à la fois et fugace, de la pensée.(...) Il y a donc quelque chose qui détruit ma pensée(...) qui diminue ma tension mentale(...) qui m’enlève jusqu’à la mémoire".

Pour Van Gogh, la peinture permet de se départir de lui-même pour vivre réellement et lutter contre ce qu’il nomme sa "maladie mentale" : "Mais dans le chemin où je suis, je dois continuer - si je ne fais rien, si je n'étudie pas, si je ne cherche plus alors je suis perdu. Alors, malheur à moi. (?) Un oiseau en cage au printemps sait fortement bien qu'il y a quelque chose à quoi il serait bon, il sent fortement bien qu'il y a quelque chose à faire, mais il ne peut pas le faire, qu'est-ce que c'est ? Il ne se le rappelle pas bien : puis il a des idées vagues et se dit: les autres font leurs nids et font leurs petits et élèvent leur couvée, puis il se cogne le crâne contre les barreaux de la cage. Et puis la cage reste là et l'oiseau est fou de douleur. (...) Tout cela est-ce imaginaire, fantaisie ? Je ne le pense pas ; et puis on se demande : mon dieu, est-ce pour longtemps, est-ce pour toujours, est-ce pour l'éternité ?"

Ce texte nous permet aussi de réfléchir sur les rapports entre la folie et le génie, l'aliénation mentale étant souvent considérée comme proche du génie créateur, sur le rôle de la psychiatrie et ses développements modernes de l'anti-psychiatrie à la bio-psychiatrie, sur le rôle pour le moins ambigu du fameux Docteur Gachet, passionné d’art frénétique, artiste médiocre qui détestait le génie du peintre. Lucide, Van Gogh écrivait :"Il me paraît certes aussi malade et ahuri que toi ou moi (...), mais il est très médecin et son métier et sa foi le tiennent.(...)Je crois qu'il ne faut aucunement compter sur le docteur Gachet. (…). D'abord il est plus malade que moi, à ce qu'il m'a paru, ou, mettons, juste autant, voilà. Or lorsqu'un aveugle mène un autre aveugle, ne tomberont-ils pas tous deux dans le fossé ?".

Et aussi, et surtout, sur notre comportement individuel face à la souffrance de l'autre.

 

 

"Nul n’a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit, inventé, que pour sortir en fait de l’enfer."

"La médecine est née du mal, si elle n'est pas née de la maladie et si elle a, au contraire, provoqué et créé de toutes pièces le malade pour se donner une raison d'être."

"Qui suis-je? D'où je viens? Je suis Antonin Artaud et que je le dise comme je sais le dire immédiatement vous verrez mon corps actuel voler en éclats et se ramasser sous dix mille aspects notoires un corps neuf où vous ne pourrez plus jamais m'oublier. "

Antonin Artaud

"Peut-être un jour, on ne saura plus bien ce qu’à pu être la folie. (...) Artaud appartiendra au sol de notre langage, et non à sa rupture ; les névroses, aux formes constitutives (et pas aux déviations) de notre société. Tout ce que nous éprouvons aujourd’hui sur le mode limite, ou de l’étrangeté, ou de l’insupportable, aura rejoint la sérénité du positif.(...) Ainsi se flétrira la vive image de la raison en feu."

Michel Foucault

interview de Rémi Duhart

MM         
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# 17 novembre 2019 : 4 ans déjà

13 novembre 2015. inoubliable nuit de terreur dont on commémorait les 4 ans cette semaine. Un 13 novembre 2019 avec plein de concerts à Paris et un pincement au coeur pour beaucoup d'entre nous. Mais la vie continue, et elle doit continuer d'être culturelle et festive.

Du côté de la musique :

"L'année du loup" de Alma Forrer
"Lucarne" de Cassagrande
"Air India" de David Sztanke
"Immanent fire" de Emily Jane White
"Bach, Liszt, Wido : Organ works at La Madeleine" de Jae Hyuck Cho
"What's in it for me ?" le Mix numéro 4 de Listen In Bed
"Femme idéale" de Ludiane Pivoine
et toujours :
"We were young when you left home" de Tim Linghaus
"Glam shots" de Rich Deluxe
"Imago" de Manuel Etienne
"Women" la 4ème émission de notre podcast radiophonique Listen In Bed
"Silent scream" de Holy Bones
"Stregata / stregato" de Gilia Girasole & Ray Borneo
"Révolution" de David Kadouch
"Jusqu'ici tout va bien" de Bazar Bellamy
Lysysrata, It It anita et The Eternal Youth au Normandy

Au théâtre :

les nouveautés avec :
"On s'en va" au Théâtre national de Chaillotl
"Les guêpes de l'été nous piquent encore en novembre - L'Affaire de la rue de Lourcine" au Théâtre de la Tempête
"Pièce" au Théâtre des Abbesses
"La Vie est belle" au Théâtre 13/Jardin
"Adieu Ferdinand ! Le Casino de Namur II" au Théâtre du Rond-Point
"Adieu Ferdinand ! - La Baleine et le Camp naturiste" au Théâtre du Rond-Point
"Bartleby" au Théâtre Essaion
"Un Vers de Cid" au Théâtre Essaion
"Julien Cottereau - aaAhh Bibi" au Théâtre Le Lucernaire
"Pour ceux qui parlent tout seuls" au Théâtre Darius Milhaud
des reprises :
"Et si on ne se mentait plus ?" à la Scène Parisienne
"Berlin 33" au Théâtre L'Atalante
"La Magie lente" au Théâtre de la Reine Blanche
"Je ne me souviens pas" au Théâtre Les Déchargeurs
"La Magie de l'argent" au Théâtre Aleph
"La vie devant soi" au Théâtre de Sartrouville
"G.R.AI.N. - Histoire de fous" à la Manufacture des Abbesses
"Evita - Le destin fou d'Evita Peron" au Théâtre de Poche-Montparnasse
et la chronique des spectacles à l'affiche en novembre

Expositions avec :

"Kiki Smith" à la Monnaie de Paris

Cinéma avec :

les sorties de la semaine :
"Les Eblouis" de Sarah Suco
la chronique des films à l'affiche en octobre
et la chronique des films à l'affiche en novembre

Lecture avec :

"L'affaire Lord Spenser" de Flynn Berry
"La curée d'après le roman d'Emile Zola" de Cédric Simon & Eric Stainer
"Les faire taire" de Ronan Farrow
"Mondes en guerre tome 2, l'âge classique" de Hervé Drévillon
"Résistante" de Jacqueline Fleury Marié
"Une histoire de France tome 1, La dalle rouge" de Michel Onfray, Thomas Kotlarek & JEF
et toujours :
"Profession romancier" de Haruki Murakami
"Feel good" de Thomas Gunzig
"Histoire mondiale de la guerre froide (1890-1991)" de Odd Arne Westad
"L'avenir de la planète commence dans notre assiette" de Jonathan Safran Foer
"L'écho du temps" de Kevin Powers
"Psychotique" de Jacques Mathis & Sylvain Dorange
"Une famille presque normale" de M T Edvardsson

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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