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Interview par mail  mars 2005

C'est avec plaisir (et fierté) que nous vous proposons cet entretien mail avec Yann Nguema, bassiste d'Ez3kiel. Originaire de Tours, Ez3kiel fait partie des fers de lance du mouvement électro-dub en plein essort en France en ce moment.

La différence entre Ez3kiel et le reste de cette scène est leur énergie et leur habilité à rendre "violents" leurs morceaux, au point de se voir qualifié d' "électro-hardcore". Qualificatif loin d'être usurpé pour quiconque a eu la chance de les voir sur scène.

Salut, rentrons dans le vif du sujet. Vous venez de sortir un disque live (accompagné d'un DVD), qui couronne plus d'un an de tournée en compagnie de DAAU. Pouvez-vous nous parler de cette tournée?

Yann Nguema : La particularité de cette tournée a été qu'on l'a commencée à trois (Ez3kiel) et que pour les besoins de l'enregistrement du dvd, on l'a terminée à 7 (+ Daau) et avec les autres invités de l'album (Angélique Wilkie, Black Sifichi et Primureb). Il y aurait beaucoup à dire sur les 20 dates qui ont ponctué ce tour; ce que l'on retiendra, c'est le début d'une réelle rencontre entre deux groupes, et une osmose qui s'est accrue au fil des dates et qui, dans nos histoires et nos parcours respectifs, reste unique. Nous considérons désormais qu'il y a 3 entités à part entière avec chacune sa couleur et sa singularité: Daau, Ezékiel, et un nouveau groupe Daau+Ez3kiel.

Comment s'est faite la rencontre avec les membres de DAAU ?

Yann Nguema : Le plus simplement du monde. Le coup de foudre musical s'est passé à Dijon, il y presque 4 ans déjà, à la Vapeur un soir où l'on était programmé avec eux. DAAU reste pour nous un objet non identifié d'une qualité musicale rare et trop méconnue. Le projet de les inviter sur un morceau a été une évidence pour nous dès le départ, mais ça ne s'est réalisé que quelques années plus tard sur l'album "Barbary". Le reste s'est déroulé naturellement. Le passage à la scène ne concernait, à l'origine que le morceau que l'on avait écrit ensemble ("3 rue Monplaisir"). L'envie de jouer sur les autres compositions de chaque groupe s'est déclarée immédiatement, jusqu'à fusionner, pour l'instant d'une tournée, les deux entités.

Votre musique a toujours fait appel à beaucoup de musiciens (Yann Tiersen, Sylvestre Perrusson, DAAU....). Avez-vous ce besoin d'enrichir vos compositions d'apports extérieurs, ou ces collaborations sont-elles nées de rencontres ?

Yann Nguema : Le principe de collaboration est ancré dans notre histoire et est présent depuis le départ. Il n'est absolument pas opportuniste, mais relève de l'envie de croiser et confronter notre univers avec celui des artistes dont on admire le travail. La plupart du temps, nous ne les connaissons pas personnellement, c'est par le biais de la musique que le contact se fait. Nous choisissons avec attention ces collaborations et choisissons toujours des musiciens qui ne viennent pas de la musique électronique et qui ne sont pas trop connus (Yann Tiersen n'avait pas encore réalisé la BO d'Amélie Poulain quand nous avons enregistré "Handle with care". Ces rencontres nous ont beaucoup apporté tant sur le plan musical qu'humain.

Comment se passe la composition de ces morceaux ? Vous en écrivez la base et Tiersen (par exemple) vient mettre le violon par dessus, ou bien composez-vous ensemble ? L'invité devient-il un peu le 4ème membre du groupe?

Yann Nguema : Pour des raisons souvent d'emplois du temps, nous proposons un morceau, et l'envoyons bien avant les dates d'enregistrement à l'intéressé. Nous découvrons ce qu'il a fait en studio, et en ce sens, on peut effectivement considérer notre invité comme le 5 ème membre du groupe (Le 4 ème étant pour nous l'ingénieur du son qui n'est autre que Fred Norguet). Et nous réadaptons alors notre partie musicale pour que l'ensemble soit le plus homogène possible. C'est d'ailleurs toujours un moment de stress que de découvrir la partie manquante. Ca s'est toujours très bien passé.

La scène électro-dub est peut-être celle qui s'inspire le plus d'autres styles musicaux ; quels sont, en gros, vos goûts communs?

Yann Nguema : Nous aimons tous les artistes qui prennent des risques, les artistes singuliers et sincères, le reste n'est qu'une histoire d'étiquette.

Que pensez-vous de l'évolution de la scène électro-dub française depuis quelques années?

Yann Nguema : Nous avons toujours été très fiers d'appartenir à cette scène qui est relativement propre à la France. Chacun des groupes (High Tone, Lab, Zenzile, Mei Tei Sho) qui la composent a réellement une identité musicale très personnelle, et le plus grand dénominateur commun reste une approche concentrée sur la musique et non la rentabilité. Il y a quelques années nous étions tous programmés en 1 ère partie, désormais c'est en tête d'affiche que l'on joue. Le public a réellement bien suivi l'évolution de cette scène. Reste maintenant à ses protagonistes de continuer à être inventif, et d'attendre l'apparition de nouvelles formations pour rapporter de l'eau au moulin.

C'est une musique assez peu représentée, voir pas du tout (journaux, radios...), souffrez-vous de ce manque de reconnaissance ou pas du tout?

Yann Nguema : A vrai dire, on ne se pose pas la question, étant donné que ça n'a pas été réellement un frein à notre évolution. La presse indépendante est bien plus réactive que la presse nationale, et les passionnés de musiques n'attendent pas qu'un groupe fasse la couverture des magazines nationaux pour s'intéresser à lui. Il y aura toujours des gens curieux, et une contre culture. C'est peut-être plus facile pour des groupes comme nous, à notre époque, avec le développement d'internet de se passer des medias nationaux. Un autre facteur est aussi qu'Ez3kiel est un groupe qui s'est fait connaître à coups de concerts, et non de passages radio. Le bouche à oreille a très bien marché pour nous, et c'est la meilleure des publicités.

En même temps, ça doit être assez gratifiant de faire une musique qui ne rentre pas dans le "moule" de la musique, d'être réservé à une sorte "d'élite" qui soutient et aime cette scène quoiqu'il arrive.

Yann Nguema : Le terme "élite" induit un classement avec une notion hiérarchisée de savoir, et surtout semble renier et montrer du doigt les autres en les classant dans les ignorants. Je pense qu'il y a des gens qui se spécialisent dans l'écoute et les repères qu'offre cette musique. Ils sont alors à même de mieux apprécier ou de réaliser le travail effectué. Et surtout, ils font l'effort d'aller vers elle; en ce sens, ils sont actifs, s'impliquent et assument beaucoup plus leurs choix que les auditeurs des grandes radios commerciales. On est très fiers de jouer pour ces gens-là (les actifs).

On sent que vous attachez une importance particulière à l'Artwork de vos albums. Qu'est ce que cela représente pour vous de soigner le visuel?

Yann Nguema : Nous sommes attachés au travail du visuel depuis nos débuts. Au départ, modestement, c'était par le biais de nos flyers, puis nos pochettes. Le travail graphique vient s'inscrire dans une démarche globale qui rassemble toutes nos compétences. Ce que nous faisons, nous essayons de le faire au mieux tant musicalement que graphiquement. Il est impensable pour nous de « bâcler » un morceau, ou une image. La question du soin du visuel ne se pose même pas, ça fait partie de notre démarche de recherche et de création à part entière.

Votre second album s'appelle "Barbary", est-ce un constat sur le monde actuel ou une interrogation?

Yann Nguema : A l'origine le terme "Barbary" a découlé de 2 idées très simples. L'aspect acoustique de l'album représenté sur quelques morceaux par l'orgue de barbarie, confronté au versant violent et barbare de certains autres morceaux. Le concept était musical, c'est en creusant qu'on est arrivé naturellement à écrire les paroles de « versus » sur la barbarie pour rester dans le sujet. Nous n'avons jamais revendiqué d'engagement politique forcené, par contre, nous avons préféré nous engager musicalement.

Sur scène, vous reprenez l'un des thèmes de la B.O du film "Requiem for a dream", pourquoi?

Yann Nguema : Le film "Requiem for a dream" est un film qui a marqué tout une génération. Le choix d'une reprise s'est imposé à nous car nous n'avions pas assez de temps avec DAAU pour créer un morceau. Une reprise est intéressante à partir du moment où on la reconnaît et où l'on ressent le travail de ré-adaptation. De plus, ce morceau offrait une matière première musicale très intéressante pour être développée avec la totalité des instruments présents sur scène. Nous avons hésité entre la BO de "L'armée des 12 singes" et "Requiem for a dream". Après avoir écouté une fois ce dernier et l'avoir joué immédiatement après, nous n'arrivions plus à nous arrêter. Le choix était fait.

C'est quelque chose qui vous plairait de composer la musique d'un film ou d' un court-métrage?

Yann Nguema : Bien sur, je pense que cette perspective plairait à n' importe quel musicien. Alors nous qui travaillons constamment avec des images! Cela s'est déjà produit mais en général avec des morceaux extraits de nos albums. Nous avons aussi travaillé avec un collectif de Tours sur la BO d'un film.

Ok, merci beaucoup. Maintenant c'est quoi la suite pour vous. Vous refaites une tournée avec DAAU c'est ça?

Yann Nguema : La tournée avec DAAU se terminera fin Avril. Il y aura très probablement une apparition d'Ez3kiel et d'un autre artiste (très bien) sur un très gros festival vers le mois de juillet pour une création ponctuelle. Puis la priorité sera donnée à notre projet cd-cdrom de berceuses

 

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Romain         
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