On étiquette souvent trop vite les choses. Particulièrement dans le monde de la musique où l'on colle ça et là des électro, dub, pop, chanson et j'en passe dès que, selon les cas, un son bidouillé pointe le bout de son électron, qu'une guitare sèche sonne comme un clavecin ou que plus de deux phrases de suite sont en français ...
Bref, on classe, on trie, on prend et on jette selon ses goûts et parfois on ne laisse aucune chance à un illustre inconnu qui aurait le malheur de porter une étiquette qui ne vous revient pas...
En ce qui concerne Villeneuve, il se trouve justement que l'on m'avait mis en garde façon "ça va pas te plaire, c'est un peu électro"... alors j'ai eu un peu de mal à mettre le disque au départ, toujours mieux à écouter, vous savez ce que c'est.
Et puis l'interview du dit Villeneuve approchant, il a bien fallu s'y mettre à ce fichu disque ... Et là surprise, c'est un disque tout ce qu'il y a de plus pop. Un croisement rigolo entre la pop claire anglo-saxone guillerette et des influences directement héritées des Beach Boys. Bien sûr, de nombreux arrangements électroniques émaillent ce disque, mais sont bien loin de lui donner sa réelle coloration. Ici la machine est au service de la mélodie, tout en douceur. Pas plus ni moins importante que la guitare, la batterie, le chant ...
En tout cas, qu'il soit pop, rock, électro ou encore électro-pop (le fin du fin !) First date apporte une grande fraîcheur sur la scène musicale française qui commence un peu à se congestionner autour de chanteurs un peu trop à voix et un peu trop à textes (souvent pour ne rien dire).
"Plus vite que le temps" est l'exception qui confirme la règle puisqu'il est le seul titre chanté en français (et d'ailleurs écrit par un autre auteur). Le reste du disque est dans la plus pure veine anglo-saxonne.
Tout commence d'ailleurs par un morceau plus mélancolique que dancefloor sur un duo avec la chanteuse principale de l'album qui n'est autre que Mélanie Pain, officiant notamment au sein de Nouvelle Vague. Doucement popisant, "Mercury" glisse vers "The Falling" sur lequel les premières volutes électro se font ressentir pour surgir ensuite sur "Oh no" à la ritournelle entêtante.
First date contient d'ailleurs quelques tubes en puissance, à écouter et à réécouter, comme l'enjoué "Things are gonna change" qui lorgne tant du côté des Catchers que des groupes de chez feu Sarah Records (Field Mice en tête) ou encore le titre suivant, "Sport hit paradise", cotonneux à souhait.
Ce disque finalement très éclectique est un de ces premiers rendez-vous (je sais elle est facile) que l'on se voudrait de louper !
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