Les
nantais de Dolly, force vive de la scène
rock française depuis 1995, repartent en tournée avec
leur nouvel album Tous des Stars
sorti en mai 2004.
Ce sont Emmanuelle Monet (chant et guitare)
et Nicolas Bonniere (guitare) qui assurent
la conférence de presse.
Comment commence l'histoire de Dolly ?
Emmanuelle Monet : Les premières formations
de Dolly datent de 1989 sous le nom de Dollybird. En 1991, il y
a eu Dolly & Co. Mais Dolly est vraiment née avec l'arrivée
de Nico en 1995. Ce fût donc un long parcours, un long apprentissage
qui était nécessaire et qui est passé par les
concerts dans les cafés-clubs. Ensuite nous avons poursuivi
notre apprentissage en faisant des festivals jusqu'à l'album
qui est sorti 2 ans plus tard. Voilà et puis nous avons continué
notre petit bonhomme de chemin.
Y a-t-il eu des moments difficiles qui vous ont
marqué?
Nicolas Bonniere : Il y en a eu mais on les oublie
vite.
Emmanuelle Monet : La dernière date est
assez récente. Lors de la fête de la musique nous avons
joué sur une scène qui n'était pas prévue
pour qu'il y ait beaucoup de monde devant. Les barrières
qui étaient placées devant étaient en fait
attachées à la scène. Or, il y a eu un public
nombreux qui poussait et la scène bougeait. Nous avons eu
peur que la scène s'écroule et on jouait la peur au
ventre. Nous avons fini par arrêter de jouer. Ça a
donc été frustrant et moi j'ai vraiment flippé.
Et des très bons souvenirs?
Nicolas Bonniere : C'est plutôt un tout.
L'ensemble des salles que nous avons faites, nos 4 albums qui constituent
le bon souvenir pour Dolly.
Emmanuel Monet : Et le fait qu'au fil des années
il y a de plus en plus de monde qui vienne nous voir. Nous sommes
moins médiatisés mais nous remplissons davantage les
salles.
Avez-vous prévu de fêter les 10 ans
de Dolly ?
Nicolas Bonniere : Rien de précis pour le moment mais
oui nous allons marquer le coup.
De quelle façon?
Emmanuelle Monet : Un concert sans doute…
Nicolas Bonniere : …peut-être un album
live…
Avez-vous un prochain album en préparation?
Emmanuelle Monet : Pour le moment nous sommes
encore la tête dans notre dernier album.
Nicolas Bonniere : Nous préparons la tournée
de septembre et ce que nous faisons cet été c'est
pour se caler.
Les premiers concerts se sont bien passés?
Emmanuelle Monet : Oui. Mais nous n'avons fait
que 4 concerts de cette tournée ci pour l'instant.
Que signifie pour vous d'être ici à
Solidays ?
Emmanuelle Monet : Que vous dire à part
des évidences. Nous avons la chance d'y participer pour la
3ème fois.
Nicolas Bonniere : C'est important d'être
présent. Nous ne sommes pas un groupe qui véhicule
un message particulier dans leur musique mais dès que l'on
peut le faire par notre présence nous le faisons. Nous étions
présents dès la première édition de
Solidays qui constitue vraiment un événement par rapport
à d'autres associations ou d'autres festivals similaires.
Quels changements avez-vous constaté depuis
votre première venue notamment quant au message?
Emmanuelle Monet : J'espère que les gens
ne viennent pas uniquement pour les concerts. Malgré l'espace,
la première édition était plus intimiste. C'est
un bel exemple de succès. Nous sommes très admiratifs
notamment des personnes qui s'impliquent dans ce festival.
Vous parliez d'autres festivals similaires. Quels
sont-ils?
Emmanuelle Monet : A la fin de l'année
nous allons faire Rock la pop et les 20 ans de SOS racisme.
Pensez-vous que c'est le rôle des musiciens
de s'investir dans des causes ou de véhiculer des messages?
Emmanuelle Monet : Ce n'est pas véhiculer
un message avec la musique mais se servir de la musique pour défendre
de telles causes. Et nous le faisons.
N'y a-t-il pas un risque de dérive politique?
Nicolas : Il ne faut pas que cela devienne le fonds
de commerce d'un groupe. Pour notre part, nous n'en faisons pas
beaucoup et nous participons chaque année aux mêmes.
Emmanuelle Monet : Ensuite, il y a des investissements
personnels des membres du groupe. Ils sont plus discrets et n'utilisent
pas Dolly pour ce faire. Nous faisons quelques concerts pour une
association nantaise qui crée des orphelinats au Burundi.
Votre dernier album est plus électro que
rock. Cela veut-il dire que vous changez de couleur musicale?
Nicolas Bonniere : C'est une avancée de
plus. Ce 4ème album est le chemin logique d'un parcours de
groupe, d'expérimenter quelque chose de différent
au bout de 10 ans. L'électro existait déjà
dans notre musique mais nous n'arrivions pas vraiment à le
maîtriser. Plein air en contient les prémisses. Tout
a démarré par le fait que nous sommes partis en tournée
avec un ordinateur. Il nous a fallu du temps pour le faire entrer
dans notre univers. Nous voulions le faire bien sans nous faire
piéger en cassant l'énergie du groupe. Nous sommes
un groupe de 4 avec basse-guitare-batterie donc il fallait trouver
une alchimie entre les deux.
Quel est l'apport de votre producteur Clive Martin
?
Nicolas Bonniere : Quand nous avons enregistré
l'album nous étions encore en tournée avec l'album
précédent. Nous disposions de peu de temps et il nous
fallait donc quelqu'un qui nous connaisse bien et qui soit flexible.
Nous avons naturellement fait appel à Clive qui est un ami.
Emmanuelle Monet : Clive est le 5ème membre
du groupe quand nous sommes en studio.
Peu de concerts avec cet album donc peu de retour
pour l'instant?
Emmanuelle Monet : Oui.
Le fait de chanter davantage en français
est également une évolution logique ou cela résulte-t-il
d'un choix?
Emmanuelle Monet : Nous avons toujours chanté
en français avec Dolly .
Nicolas Bonniere : Les morceaux en anglais qui
figurent sur les albums sont ceux qui ne fonctionnaient pas en français.
Mais sur cet album tout est en français car tout est passé.
Quels sont vos coups de cœur sur la scène
musicale actuelle?
Emmanuelle Monet : Je viens de prendre une belle
claque tout à l'heure sur le festival avec AS dragon. J'ai
adoré.
Nicolas Bonniere : Moi, je ne suis pas très
français mais récemment c'est Dominique A. Sinon,
j'écoute toujours mes vieux trucs Neil Young, les Pixies…
AS dragon vous a fichu une claque de quelle manière?
Musicalement? Scéniquement?
Emmanuelle Monet : C'est un ensemble. Je me suis
rendu compte que j'étais resté toute la durée
du concert sans décrocher ce qui est assez rare. J'ai vraiment
tout aimé. Et puis cela m'a rappelé plein de choses.
Sur scène on avait l'impression d'avoir Jim Morrison et Iggy
Pop. J'ai passé une heure scotchée.
C'est fini annonce l'attaché de presse
Nicolas Bonniere : Oui c'est fini ! (cri de joie)
Vous n'aimez pas les interviews ?
Emmanuelle Monet : Ce n'est pas ça mais
ce n'est pas là que nous sommes le plus à l'aise.
C'est plus intimidant que d'être sur scène même
si vous êtes adorables. Ce n'est pas notre métier non
plus.
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