L'ouverture des portes du Café de la Danse était prévue à 19h30 pour un début de concert à 20h, mais comme les portes se sont ouvertes avec 20 minutes de retard et qu'on a croisé Henk, Rob et Robert Jan, qui revenaient de dîner vers 20h, entrant dans la salle par la même porte que les spectateurs et répondant gentiment aux saluts des uns et des autres, on ne fut pas surpris des quelques dizaines de minutes d'attente une fois rentrés dans la salle.
Les sièges avaient été pris d'assaut par un public qui suit ces héros méconnus de la pop depuis de nombreuses années.
En effet, la moyenne d'âge du public devait facilement approcher les 45 ans, un cap dans la vie où on apprécie de voir un concert bien tranquillement assis. D'autant plus que le public des Nits ne s'apparente pas franchement à une horde de hooligans venus pour pogoter.
Une des principales questions qu'on se pose en se rendant à un concert des Nits n'est pas de savoir si celui-ci sera ou non réussi, je ne les ai jamais vu rater un concert depuis plus de vingt ans que je me déplace pour chacune de leur tournées, à Paris ou en province, mais plutôt de savoir quel décor ils auront choisi. Il suffit de regarder la vidéo officielle Urk qui immortalisait la tournée qui avait suivi The Train en 1989 pour se rendre compte de la folie douce qui habite ces joyeux drilles.
Finalement, le décor est sobre. Deux écrans aux formes parallélépipédiques, côte à côte, les claviers de Robert Jan à gauche, la batterie de Rob à droite. A peine sont-ils rentrés que le public les acclame. A priori personne ne les voyait pour la première fois, on a l'impression que c'est là le plaisir de retrouver de bons vieux copains après une trop longue attente, déjà trois années passées depuis le précédent concert à Paris, à l'Alhambra le 7 décembre 2009.
C'est tout sourire qu'ils entament leur set. Des morceaux de Malpensa, leur dernier album, bien entendu, mais aussi quelques classiques : "Cars", "Home Before Dark", "Nescio", "The Bauhaus Chair", "Adieu Sweet Banhof", "JOS Days"... Le public est ravi, les gens applaudissent mais surtout ils sourient pendant les morceaux. Robert Jan joue tourné vers le public, perpendiculairement à ses claviers. Rob est comme toujours éblouissant, d'une finesse extrême, changeant de baguettes et de balais en fonction des sons qu'il souhaite obtenir.
Il souffle même sur sa caisse claire pour imiter le son du vent. Quant à Henk, il se lance en français dans des explications des chansons qui font beaucoup rire ses complices.
Surtout lorsque, pour parler de l'histoire de "Nick in the House of John", le voici qui conclue par un "Imagine !" qui provoque l'hilarité de Rob puisque la chanson parle de John Lennon.
Le concert connaîtra néanmoins un petit passage en creux, après un peu plus d'une heure. Les chansons qui s'enchaînent viennent toutes des albums sortis dans les années 2000, "Les Nuits", "The key Shop", "Tennenbaum"... Ces chansons bien qu'agréables proviennent d'albums qu'on a quand même moins écouté que les grands albums classiques et inaltérables du groupe. Mais ce moment sera de courte durée alors que le concert aura duré deux heures complètes.
A la fin, le groupe revient bien évidemment pour "In The Dutch Mountains" mais aussi pour une version émouvante, absolument magnifique de "Sketches Of Spain".
Les années ont marqué les membres des Nits, mais leur musique reste lumineuse et poétique. Ils semblent prendre toujours autant de plaisir à retrouver le public, à jouer ensemble. Les retrouvailles avec le public parisien étaient parfaitement réussies, un concert qui redonnait de l'énergie et réchauffait le coeur en ce début d'hiver.
|