La première édition du Festival Bonsoir Paris, festival de musiques actuelles francophones, se déroulait dans les locaux de l'Alliance Française, boulevard Raspail, non loin de Montparnasse. Dans un petit amphithéâtre, confortablement assis dans les fauteuils rouges, les spectateurs attendaient les deux artistes à l'affiche : Gérald Kurdian et Radio Elvis.

D'abord repéré avec un premier album sous le nom de This Is The Hello Monster !, Gérald Kurdian s'est désormais tourné vers la chanson française. Habillé tout de noir, il passe de la guitare aux claviers, traverse le plateau, se positionne devant des écrans ronds sur lesquels sont projetées des images planètes ou de ballons qui tournent. Accompagné par un batteur, le duo enchaîne les pépites pop. Sourire fendu jusqu'aux oreilles, Gérald Kurdian est l'équivalent musical de Léonard en bande dessinée. Ligne claire, sa pop se nourrit de classique pour mieux mettre en contraste les fulgurances modernistes ou futuristes. Mais au-delà des mélodies, c'est aussi la voix, douce et posée, qui accroche l'oreille. Il sort prochainement un nouvel EP, Icosaèdre, réalisé avec Guillaume Jaoul (Mr. Oizo, Rover) et Chapelier Fou, prélude à un album prévu en 2016.

Attendus par une fan base qui ne cesse de grossir, c'est ensuite Radio Elvis qui entre en scène. Le set est électrique, sans fioriture, direct. L'atout principal du groupe reste la présence et la voix de Pierre Guénard. La première surprise vient de l'absence de Manu Ralambo à la basse et aux guitares. Pierre informera le public en fin de set que Manu, devenu jeune papa quelques jours auparavant, n'était pas disponible pour ce concert et pour quelques dates à venir.

Petit à petit, le rock littéraire de Radio Elvis semble se nourrir de nouvelles influences comme Vampire Weekend ou François and The Atlas Mountains. C'est pourtant avec une reprise d'Arcade Fire, "Haïti" que le groupe étoffe son concert. En rappel, ils interpréteront "Bétonneuse" de Nicolas Jules, devant un public qui n'a pas pu rester assis malgré la profondeur des sièges.

Le festival Bonsoir Paris a donc offert en ce second jour de cette première édition une belle affiche, cohérente, avec des artistes visiblement contents d'être là, dans un cadre très agréable.