La chaleur, qui s'apparentait à une épreuve physique le samedi, laissera de réelles séquelles le dimanche. Le terrain cabossé de la BA217 fera le reste, accablant la foule, faisant redouter tout effort, tout déplacement, et scruter le ciel dans l'attente d'une bienheureuse pluie d'orage. On sait que la journée sera difficile, donc courte.
Beauté de la running order, vraiment bien pensée (j'insiste parce que c'est important), Tesseract ouvre atmosphériquement la journée. Impossible pour moi cependant de rester, puisque ce sont plutôt les petits d'Astroid Boys qui m'intéressent – et la "spitfire stage" paraît démesurément loin aujourd'hui. On ne regrette rien, d'ailleurs : un vrai show hip-hop comme on les aime, sauf qu'ici le grime prend des allures hardcore, et ça rend honteusement bien. Il s'agira de la découverte du jour.
On constate que le rock de Red Sun Rising est bien trop mélodique pour nous – mais que la voix de Mike Protich est quand même impressionnante en live. On est bien désolée de n'avoir tenu qu'un ou deux titres avant de filer.
Je laisse à un collègue de Froggys Delight le soin de chroniquer le set de Rise of the North Star, et j'attends patiemment – mais dans le mal – l'apparition de Suicide Silence. Pour je ne sais plus quelle excellente raison, je m'étais procurée The Black Crown lors de sa sortie en 2011, et j'ai de leur son une image très positive. Certes, ce n'est plus Mitch Lucker aux commandes vocales, mais le tout fonctionne parfaitement avec Hernan "Eddie" Hermida. Au-delà de l'énergie scénique, qui est une condition sine qua non à cette heure de la journée pour fidéliser son public, le chant reste impressionnant, variant aussi vite que parfaitement growl et screams – ce qui est la marque de fabrique du groupe. Un super live, pas assez commenté par les médias à mon goût.
On s'accorde une pause, sacrifiant Architects et Lost Society, jusqu'à ce que les Suicidal Tendencies entrent sur la "Main Stage". Concrètement, on ne sent pas les 36 ans de carrière de Mike Muir, et il faudrait être bien sévère pour les trouver "has been"... On entraperçoit le majestueux et discret Dave Lombardo, et on reconnaît quelques titres comme "You can't bring me down", "Subliminal", "I shot the Devil", "War inside my head", "Cyco vision"... Retour en adolescence.
Dernier groupe de la journée (car, une fois encore, le refus d'accès à la Main Stage a frappé) : Mastodon, qu'on n'avait pas vu depuis bien longtemps (2012, aux Eurocks, pour être tout à fait exacte). Depuis, deux albums ont pointé le bout de leur nez, Once More 'Round the Sun et Emperor of Sand. Le set, court, aura fait autant la part belle aux nouveaux titres qu'aux anciens, et c'est toujours l'impression de maîtrise, de technicité, qui prédomine, au détriment d'une relation plus chaleureuse avec le public... Dommage. On prend sur soi – encore ! – car il nous faut sacrifier Greenday (à la limite) et Prophets of Rage (aïe) : concernant ces derniers, il s'agissait visiblement du concert à voir des trois jours... Tant pis pour moi.
Moralité, ces trois jours de Download auront été plus que satisfaisants. On ne répétera pas ici ce que l'on trouvera ailleurs, c'est-à-dire sur les réseaux sociaux, à savoir les commentaires plus ou moins de délicats concernant les failles de l'organisation : d'abord, parce que l'accès au VIP nous exonère clairement de certains problèmes, ensuite parce que ce n'est que la deuxième édition implantée qui plus est cette année sur un site nouveau. L'offre musicale, si l'on fait abstraction de quelques têtes d'affiche, s'est révélée très intéressante, car très à la hauteur. Ne crachons pas toujours dans la soupe... Je suis sûre que vous comme moi souhaitez déjà rempiler l'an prochain !
Remerciements pour finir à mes amis photographes de concerts pour la perfection de leur gentillesse, à Elodie Guillet-Sawzic pour l'accred. |