Samedi 30 Mai. Encore une journée haute en couleurs pour les grenouilles qui en prennent décidément plein les yeux.
Le compte rendu par Nat, Cyril, Seb, et Lauriane.
12h - "L'éphémère"
"Y'a plein de moyen pour quitter le morose" et Ben Mazue en est un! Beaucoup de guitare sèche, de slam, de rap, de beat box, de petites ballades... et nous voilà dans un moment à part. Moment où Ben Mazue soulève des questions de gars avec la fraîcheur de ses 28 ans, racontent des petits moments de sa vie, avec quelques chansons tristes mais non larmoyantes, parle un peu de politique d'une manière simple et touchante. Il nous parle aussi un peu de désir et frisson dans la salle, tellement c'est beau, c'est simple, c'est vrai... Il bouge un peu, fait quelques blagues pour réchauffer l'atmosphère de l'Éphémère, et c'est réussi. Il s'en va sous de beaux applaudissements.
Nat
15h - Le "Magic Mirrors"
Gros moyens mis en place pour les concerts de l'après midi. Rien de moins que 5 cameramen et une grue pour la captation du concert des Revolver et de Manu !
Revolver, c'est quatre jeunes aux allures très sixties et décalées . Les choeurs, (d'une grande justesse) sont les maîtres mots pour ce groupe qui ne chante qu'en Anglais. Certains diront qu'ils ont des airs de Beatles du 21ème siècle, d'autres pourront dire qu'ils sont beaux, craquants...etc... malheureusement il en faut beaucoup plus pour que le concert reste gravé dans nos mémoires.
Revolver est victime de son style (chansons très lancinantes, choeurs à la guimauve) et de l'horaire de programmation. Pas facile de capter l'attention d'un public principalement venu pour Manu, et ce, malgré pas mal de tentatives pour nouer un lien et créer une osmose avec le public... en vain! Un manque d'expérience scénique ? un excès de timidité ? la recette n'était pas la bonne pour ce début d'après midi!
2ème partie du Concert , Manu ex. Dolly, attendu comme la paie de fin de mois ! Nous avons à faire à du Rock, du vrai, teinté de Pop à l'accent commercial certes, mais d'une puissance et d'une efficacité plus que redoutable.
Très bon rapport avec le public venu en masse, Manu assure son set, s'amuse, avec une petite touche d'espièglerie qui n'est pas sans déplaire. En effet, la douceur de la voix , mixée à la puissance et la tension , subtile mais bien présente des guitares, fait un excellent ménage ! Fan de l'univers des Pixies tout comme de PJ Harvey, Manu est un groupe à aller voir d'urgence dans les salles de concerts.
Seb
19h sonnent au Zénith.
Flow s’avance sur le devant de la scène, son éternel grand sourire aux lèvres. Dès lors nous prenons en pleine face la chaleur et la sincérité qui émanent d’elle. Parce que Flow c’est avant tout une femme vivante, pour laquelle un live n’aurait pas raison d’être sans un bon contact avec le public. Alors oui, elle partage vraiment avec nous. Elle nous parle, nous sourit, nous donne sans compter, ce qui est assez rare et remarquable chez une artiste.
Malgré le peu de spectateurs déjà arrivés dans le Zénith, Flow ne se démonte pas. L’artiste débute par une chanson "qu’on connaît tous", comme elle le dit si bien : "Une Souris Verte". Imaginez entendre chanter une comptine dans le Zénith : vous n’y pensiez pas ? Et bien voilà : tout est possible. Et son stratagème pour tous nous débrider fonctionne ! Les spectateurs, touchés par sa voix rocailleuse et sa sympathie naturelle, entonnent sans réserve le refrain bien connu.
Elle poursuit sur un répertoire plus personnel, accompagnée par ses musiciens au violoncelle, à la guitare, à la basse et au piano. Ses musiques sont certes simples, mais sa chaleur est telle qu’on ne peut être qu’attendris par elle, et oublier tout à fait ce "détail". Une très bonne manière donc de commencer cette soirée festive, par un moment plus calme et convivial.
La foule arrive peu à peu dans le Zénith, attiré par La chanson du dimanche. C’est sûr qu’eux, il faudrait être aveugle, et sourd pour les râter ! Les deux hommes formant le groupe arrivent en trombe sur scène. On ne pourrait pas les qualifier autrement que par le terme "personnages".
Tous deux arrivent les cheveux en pétard, complètement hirsutes, la mine de deux évadés d’un hôpital psychiatrique, les vêtements démodés… oui, vraiment, des personnages, des marginaux. Pour la Chanson du dimanche, une seule règle est de mise : oublier durant ce court laps de temps toute réalité, et entrer dans le monde de l’absurdité. Et les spectateurs se sont immédiatement pris au jeu. Les artistes les font s’asseoir, se relever, crier le plus fort possible, bref les dynamisent avec des jeux sympathiques.
Mais nous n’avons encore rien vu : le concert arrive à son paroxysme quand le groupe nous fait répéter plusieurs fois Tchou Tchou, et nous invite à nous lancer dans une chenille géante, guidée par le chanteur, ballons à la main. Décidément, entre la souris verte et la chenille, le Zénith est retourné dans le monde enfantin. Sans oublier le décor scénique : parapluies et cadres étoilés, tout est fait pour que le public s’évade dans son imaginaire. La musique des deux déjantés ressemble quant à elle un peu à celle de Didier Super : des paroles complètement loufoques accompagnées d’une musique plutôt rock et très entraînante. L’ambiance est donc explosive, et même les spectateurs des gradins ne peuvent s’empêcher de danser aussi.
La Chanson du Dimanche est donc vraiment un groupe à voir, à condition de ne pas chercher quelque chose de plus profond. Les artistes jouent tout sur leur style, sur les échanges avec le public, mais derrière tout cela il n’y a pas vraiment de fond. Donc à ne pas louper si vous souhaitez passer un moment un peu fou, et sans prise de tête.
L’atmosphère est donc idéale pour l’arrivée, très attendue, des Babylon Circus. Les neuf musiciens débarquent sur scène sous les cris enjoués des spectateurs. Le groupe commence fidèlement à son habitude avec des notes très festives, qui ne tariront pas durant tout le concert. Reprenant leurs chansons phares comme "De la musique et du bruit" et "La caravane", ils ont assuré une ambiance assez démente (notamment le chanteur qui a du perdre au moins 10 kilos de sueur durant son show!), ce qui fait d'ailleurs venir autant de monde à chacun de leurs concerts est leur réputation de groupe de live, proche du public.
Ici aussi ils l'ont été, en faisant monter sur scène des spectatrices pour danser la valse avec eux. Le concert se déroule dans une osmose totale entre le public et Babylon Circus, les rendant tout de suite très sympathiques. Les artistes en ont également profité pour nous imprégner de la musicalité de leur nouvel album, Belle Etoile, sorti le 9 Mars. Leurs nouvelles chansons, comme "Cigarette", ont une rythmique toujours aussi péchue, représentative de l'esprit Babylon Circus. En bref, les musiciens ont été conformes à ce que l'on attendait d'eux, et ont ravi les spectateurs, qui passent décidément une soirée très animée.
Lauriane
En dernière partie de soirée le Zénith a tremblé au rythme du Unza Unza Time. Emir Kusturica et sa bande du No Smoking sont venus partager un peu de leur grande fête musicale avec un public stéphanois conscient de l’événement. Les Rythme tziganes, les violons, les cuivres ont concurrencé les guitares électriques, les "Fuck of MTV" et les riff rock’n roll.
Comme transporté dans un grand bistro de Serbie, entouré de musiciens qui ont décidé que la soirée allait se passer sous le signe de la fête, le Zénith se transforme en grand décor sous le regard attentif de Kusturica qui plein de réserve et de pudeur laisse la part belle aux musiciens. Le rythme est effréné, l’ivresse s’empare de la foule, qui retrouve avec plaisir les désormais célèbres morceaux tirés de Chat noir chat blanc, La vie est un miracle, la mémoire des images des films venant accompagner les morceaux. "Devla Devla !" quel grand moment de musique pour la dernière soirée au Zénith du Festival Paroles & Musiques.
Ce soir c’est sûr, à Saint-Etienne, la Musique était au zénith et le soleil s’est couché à l’est !
Cyril
Demain, rendez vous final avec Buridane, Fannytastic, Izia, Karimouche et Caravan Palace. |