Samedi 21 juillet 2012
La journée commence par le concert de Thiefaine, qui prouve à 64 ans qu'il en a encore sous le pied. Il livre un set nerveux.
Ca commence à cogner dur sur Kerampuil et la jeune Belge Shela Sue s'apprête à monter sur scène. Inutile de dire que la sensation de l'année dernière est très attendue par le public nombreux.
Il faut dire qu'en Bretagne, le Reggae jouit d'un étonnant succès durable, on peut même parler de valeur sûre. Malgré une allergie de longue date à tout ce qui ressemble au reggae ou au raggamuffin, je dois avouer que la jolie blonde s'en sort bien. Inutile de préciser que son mélange de soul et ragga rencontre un franc succès.
Direction la scène Graal pour voir les quasi locaux (bon allez, ils sont de Nantes, donc ils sont presque bretons...) C2C. Ils livreront un des meilleurs concerts de musique électronique de ces "Charrues".
A peine ce concert terminé, on file fissa vers la scène Kerouac pour The Rapture. On ne sera pas déçu. Les Américains alternent les meilleurs morceaux de leur premier album Echoes ainsi que ceux de leur pas-si-mal-dernier-album-en-fin-de-compte In The Grace Of Our Love. Je me risque même à un petit pogo, mais les gaillards de 20 balais me font vite regretter mon audace...
Si on attend le concert de Justice, c'est plus parce que l'on n'a pas envie de se coucher qu'autre chose. Les balances de la matinée ne laissent rien augurer de bien passionnant : des basses (surtout), des bandes pré-enregistrées... Le soir, c'est la même chose. Le seule différence étant la mise en scène du duo Français, qui repose en fait sur les mêmes ficelles que sur leur tournée précédente : vague imagerie métal et murs d'amplis Marshall de part et d'autre des "platines ?". Les ados avinés ont sûrement kiffé, même si certains ne se rappelleront rien demain...
Dimanche 22 juillet 2012
Ce sont les Caennais de Jesus Christ Fashion Barbe (ce nom !) qui investissent la scène Kerouac pour lancer les hostilités de ce dimanche. Il y a du monde, et le groupe est lui même étonné de se produire devant tant de spectateurs. C'est assez indé, ça me rappelle le meilleur de Sebadoh mâtiné de Pavement, bref c'est plutôt bon.
Il y a sept ans, il faisait un temps de chien lors de la première venue d'Amadou et Mariam mais aujourd'hui, le soleil est bien au rendez-vous pour le concert des Maliens. Vêtus de leurs boubous traditionnels, ils entament leur set avec "Welcome To Mali". Le public se désaltère ou s'enivre, au choix, des pseudo danses traditionnelles Africaines s'improvisent ça et là... Une rumeur persistante laisserait croire que Bertrand Cantat va rejoindre le duo sur scène pour un morceau... Je sais de source sûre que cette rumeur est fausse, mais certains dans le public pensent que l'ex leader de Noir Désir va apparaître à un moment ou à un autre. Il n'en sera rien.
Suite à un caprice de Robert Zimmerman (aka Bob Dylan), les vétérans de Garbage ont dû avancer leur concert et on regrette âprement ce changement de dernière minute. On aurait sûrement plus apprécié le concert survitaminé et parsemé des tubes du groupe que la prestation lamentable du barde de Duluth, mais on y reviendra plus tard.
Garbage est bien en place, les classiques "I'm only happy when it rains" ou "Stupid Girl" n'ont pas pris une ride. Shirley Manson est en grande forme et se met très facilement le public breton dans sa poche. Comme quoi les re-formations d'anciennes glorioles des années 90 ne sont pas toujours fondamentalement mauvaises.
On l'avait un peu oubliée suite à un très bon premier album pleins de pépites, mais Santi White alias Santigold s'est vite rappelée au bons souvenirs de ceux qui l'avaient un peu vite oubliée. Son set bigarré et original ponctué de ses bombinettes dansantes devrait servir de leçons aux hurluberlus de LMFAO : et ouais les gars, on n'est pas obligé de faire de la soupe indigeste pour faire danser les foules...
On fait l'impasse sur 1995, vus il y a deux mois, ainsi que sur Orelsan. Qu'attendre d'un ex rappeur pseudo hardcore qui est gentiment rentré dans le rang avec sa jolie mèche et ses chansons bien lisses ? "Hey mais t'as pas écouté Suicide Social ?", me demande un type, "c'est trop critique envers la société et tout"... Je lui demande gentiment s'il a déjà écouté le disque Mon Cerveau Dans Ma Bouche de Programme... CQFD.
On décide avec quelques potes d'aller voir le "mythe" Bob Dylan. On va vite regretter ce mauvais choix et rapidement aller se désaltérer au bar. Pas un mot, pas un bonsoir, merci, au revoir, rien. Filmé à 200 mètres de la scène, en plan fixe, Zimmy n'a pas convaincu le public de Carhaix. On a vaguement reconnu "Like A Rolling Stone", le reste était anecdotique, vague bande son de saloon, bref décevant... Je pense aux mecs qui ont l'âge de mon père et qui sont venus voir ça et je me dis que les types doivent se dire que l'on vit vraiment une époque de merde.
Du coup, les mecs de Kasabian arrivent tranquilles pour leur concert. Pas de pression, juste besoin de remotiver les gens après la lamentable prestation de Dylan.
En même temps, les gars n'ont pas l'air angoissés, loin de là. Bonnes gueules de branleurs anglais, dans la bonne tradition des Gallagher and co, guitares arrogantes, le set des Anglais sera parfait.
La soirée se termine plutôt bien avec Gossip. Même si leur dernier album est un peu plus calibré RTL2, les Américains livrent un concert varié et bien huilé. "Standing In The Way Of Control" reste toujours un hymne disco punk imparable qui fait que l'on débranche le cerveau et qu'on se laisse aller à la fièvre du dance-floor. Dommage que Beth Dido nous fait une fin de concert un peu "loukoum indigeste" en finissant à moitié à poil et en chantant "Je suis lesbienne, je suis homosexuelle", final déjà vu il y a trois ans ici même.
Le clou de cette sauce un peu épaisse étant la présentation officielle de sa petite copine à tout Kerampuil. Mouais...
Bon malgré tout, on reste sur une très forte impression après cette édition des Vieilles Charrues. Une programmation réussie. Il est à peu près une heure, on n'a pas vraiment envie de se coucher, même après ses quatre jours éprouvants pour l'organisme. Une soirée fin de festival est prévue. La soirée ne fait que commencer.
Kenavo Carhaix !
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